Lauryn était juché en haut de l’arche en ruine à regarder la végétation autour d’elle. C’était une arche en pierre vestige des anciens remparts de la demeure familiale détruit durant la Grande Guerre des Trois Ecoles Magiques. Les Bradford avaient fait partit des rares survivants sang-pur anglais de cette guerre puis de la grande purge. Et même s’il n’y avait aucun héros de guerre dans les ancêtres de cette famille, les enfants Bradford pouvaient être fiers de ce patronyme qui avait eut son rôle dans l’Histoire durant la grande purge. En effet, Lucius Bradford, le premier du nom, se trouva être de ceux qui essayèrent de calmer les ardeurs belliqueuses durant cette période. Autant dire que Lauryn en avait entendu parler de cet ancêtre par son père tellement fier de cet homme dont il était le dernier en date à porter le patronyme complet. Elle en était même venue à détester cet aïeul qui avait l’affection de son père, chose qui lui faisait défaut. La vérité était que les parents Bradford ne se souciaient absolument pas de leurs enfants se contentant de les confier à des adultes qu’ils payaient pour pouvoir faire ce qu’ils voulaient. Oh bien sur, ils avaient quand même la décence de se pointer à l’anniversaire de leurs bambins et pour Noël ce qui faisait deux jours par an soit très peu à ses yeux. Car ils ne restaient pas plus d’une journée, ils venaient partagée une bûche ou un gâteau, donnaient une multitude de cadeaux pour compenser l’absence et repartait aussi sec. Le pire était sans doute le fait qu’il n’écoutait que d’une oreille distraite les remarques de leurs enfants à propos de la gouvernante à laquelle ils étaient livrés. Ainsi Lauryn ne connaissait de l’amour que ce que son jumeau, Luke lui montrait et elle voyait en lui son unique famille.

Ce fut d’ailleurs sa voix qui la sortit de sa rêverie des feuilles des arbres qui virait aux couleurs automnale. Lauryn baissa les yeux vers le sol dix mètres plus bas pour ne voir que du vide sous elle, elle tourna donc la tête vers le mur qui reliait l’arche à la tour qui servait d’accès simplifié. Et elle le vit, son jumeau avec sa tignasse noire décoiffée qui se dirigeait vers elle avec une grimace ennuyée sur le visage. La demoiselle en voyant son double ainsi, se leva et fonça droit sur lui sans réfléchir à la hauteur à laquelle elle se trouvait. Alors qu’il ne restait que deux mètres qui les séparaient, le pied de Lauryn ripa sur la pierre la faisant plonger dans le vide sans qu’elle ne puisse trouver appuis quelque part. Trop étonné pour crier, la gamine resta sans voix durant sa chute qui la replongea dans son passé dans un tourbillon de souvenirs à lui exploser le crâne. C’était son frère, Luke qui venait de faire ressurgir ce passé en criant son nom face à sa bascule dans le vide annonçant une mort certaine.

La clairière verte ensoleillé avec son tronc couché où Aliénor le retrouvait le plus souvent possible. Lui, son ennemi d’antan devenu son meilleur amant depuis qu’elle l’avait soigné et caché dans cette forêt. Mais ce jour-là, elle n’avait pas fait assez attention et Henry, son cher Henry qu’elle avait épousé dans l’euphorie de la fin de guerre l’avait suivit. C’est tôt beaucoup trop tôt pour qu’il découvre tout ça, elle voulait lui donner un héritier avant de partir lui révélant tout dans une lettre. Mais elle aurait du savoir qu’Henry extrêmement protecteur envers elle aurait voulut savoir ce qu’elle faisait pour mieux parer le pire. Le duel entre eux, les deux garçons qui comptaient le plus dans sa vie se déroulait sous ses yeux sans qu’elle ne sache comment réagir. Elle refusait de les voir mourir sous ses yeux par sa faute sans arriver à quitter la scène des yeux pour autant. Elle n’avait pas fait attention au reste du monde concentrée sur le duel et elle allait le payer. Une ombre cachée entre les arbres, une ombre hébergeait par son amant me fin à son dilemme du choix entre les hommes de sa vie. Elle ne vit le sort qu’en entendant le cri d’Henry, un sort qui la percuta sans qu’elle puisse réagir. Le cri résonna en elle avant de laisser place au silence total de la mort. Elle n’était plus en cet instant seulement puisque vouée à revenir quatre cents plus tard. Mais elle n'oubliait pas ce visage, le visage de l'homme qui l'avait arrachée à cette vie, la dernière chose qu'elle avait vu et qu'elle emportait avec elle. Non pas qu'elle souhaitait se venger mais juste éviter sa route pour ne pas mourir à nouveau.

Lauryn rouvrit les yeux sous le choc des révélations qu’elle venait de faire mais aussi étonnée d’être encore en vie. Elle regarda autour d’elle pour se rendre compte qu’elle flottait à quelques centimètres du sol dans un cocon argenté magique. Blanche comme un linge, elle regardait autour d’elle s’attendant presque à voir une ombre surgir et l’abattre d’un sort sans qu’elle puisse esquiver le moindre geste. Paniquée à l’idée de voir ce passé ressurgir, Lauryn ne fit pas attention à la dilatation de son cocon et se retrouva le cul par terre dans un cri de surprise alors que Luke arrivait. Elle lui fit un petit sourire pour le rassurer alors qu’il commençait à lui poser plein de questions pour vérifier que tout allait bien. Lauryn répondait par monosyllabe encore sous le choc de tout ce qu’elle venait d’apprendre. Ce fut qu’au moment où elle allait expliquer ce qu’elle avait ressentit lors de la chute, qu’elle l’entendit la première fois, la voix d’Aliénor, celle qu’elle avait été. Une voix faisant claquer un ordre sec et brutal : Ne lui dis rien. Quatre mots que Lauryn grava à jamais en elle pour ne jamais révéler ce passé commun à Luke, il devait le découvrir seul s’il découvrait, chose que ne voulait absolument pas sa jumelle. Elle avait déjà bien du mal à accepter le fait que dans une autre vie, ils s’étaient mariés malgré le fait qu’ils ne s’aimaient pas. La voix avait bien insisté sur ça, le fait qu’elle et Henry n’avaient eut qu’un profond respect qui les avait amenés à accepter ce mariage arrangé. Lauryn devait donc apprendre à vivre avec cette voix comme guide agaçant tout en gardant le secret, autant dire qu’elle se mit à avoir une furieuse envie de destruction les premières semaines.


Lauryn se tenait au bord des falaises afin d’inspirer à plein nez l’odeur iodée de la mer, une odeur qui lui procurait une sensation de bonheur. Cette odeur iodée lui rappelait toutes ses escapades d’enfant avec son frère quand il fuyait la dureté de leur gouvernante. Ils longeaient les falaises en courant pour atteindre leur refuge au cœur même de ses falaises blanches. C’était Luke qui avait trouvé les escaliers cachés par la magie lors de l’une de leur fugue et ils avaient décidés de faire de ce lieu leur repaire secret contre l’infâme Dame Griggs. D’aussi loin que se souvienne l’adolescente, cette femme toujours vêtue d’habits sombres démodés avec son chignon sévère avait fait partit de sa vie. Elle était la figure d’autorité stricte et dénudé d’amour filiale qui avait régenté la vie des jumeaux à la minute près. Les règles devaient toujours être respectées sous peine de punitions sévères et souvent injustes. Lauryn en avait eut peur durant ses tendres années de cette mégère vengeresse mais après avoir pris conscience de sa vie antérieure, elle avait fait face avec l’aide de son guide intérieur. Elle avait ainsi réappris à redevenir une espionne en herbe qui agit sans qu’on puisse la voir et qui sait tout avant tout le monde. Ainsi, elle avait réussit à protégé son jumeau face à cette harpie sans même avoir à prendre les responsabilités de toutes leurs bêtises pour être punie à sa place. Et les années passant, Lauryn était devenue de plus en plus inventive et sur d’elle dans ce domaine allant même jusqu’à initier Luke pour qu’il puisse devenir son partenaire de crime. Du haut de son perchoir, elle vit deux tâches sombres approcher par le large vers le Manoir, deux tâches qui devinrent par la suite des hiboux prometteur qui firent gonfler son cœur de joie.

Lauryn débarqua comme une furie dans le salon pour faire face à Dame Griggs qui regardait les deux hiboux avec un fin sourire. La jeune fille s’arrêta nette sur le seuil de la pièce et essaya tant bien que mal de se remettre d’aplomb sans y arriver. « Je sais que vous êtes venue ici depuis les falaises en courant, Lauryn Olivia Bradford. Tout comme je sais que vous avez pénétré des centaines de fois dans ma chambre pour me tendre des pièges. Vous vous croyez maline après avoir réussit à échapper à mes punitions mais la vérité est que vos manigances vous ont couté votre héritage, jeune sotte. Et c’est la seule satisfaction que je retire d’avoir travaillé pour vos parents. Je vous laisse lire votre lettre en espérant que vous montriez par vos résultats médiocres, le manque de talents total que vous possédez. Adieu, Mademoiselle Bradford. » Lauryn observa l’horrible gouvernante sortir de la pièce alors qu’elle bouillait de rage au plus profond d’elle. Une envie irrépressible de tuer cette femme monta en elle mais la voix si fit à nouveau entendre dans sa tête dans un tonitruant non.

La neige recouvrait le pays où Aliénor avançait avec prudence afin de ne pas se faire repérer. Elle devait écouter une réunion entre certains chefs de guerre de Drumstrang puis en faire un compte rendu détaillé à ses chefs à elle. Depuis le début des hostilités, elle s’acquittait avec brio de ses missions d’espionnages et elle comptait bien réussir une fois de plus. Elle approchait de son but quand un cri retentit à une dizaine de mètres d’elle, un cri qu’elle reconnue immédiatement pour être celui d’Henry. Elle n’hésita pas une seconde bifurquant vers l’endroit d’où résonnait ce cri pour s’assurer que son fiancé allait bien. Quand elle arriva, elle trouva Henry sur le sol sous l’effet d’un doloris et réagit immédiatement envoyant le tortionnaire droit dans un mur où il s’écroula inconscient. La suite fut un duel confus où les sorts fusèrent de tous côtés pour ne laisser que deux personnes debout dans la nuit. Aliénor fixa Henry dans les yeux et lui tendit la main pour disparaître le plus rapidement possible de ce lieu remplis d’ennemis. Mais le garçon pointa sa baguette vers son tortionnaire pour le tuer d’un sort avant de se saisir de cette main et de transplaner. Ils atterrirent dans une forêt dans un crack sonore et Aliénor hurla un pourquoi à Henry qui baissa les yeux. « Je ne veux pas que tu tue. Je ne veux pas que tu sentes cette déchirure qui te vrille de l’intérieur quand tu lance le sortilège de la mort. Nos enfants auront besoins d’une personne sans cette déchirure au fond d’elle et cette personne se sera toi car tu seras leur mère, celle qui les aimera plus que tout au monde… »

Lauryn se sortit péniblement de ce souvenir que venait de lui faire voir à nouveau la voix de son passé. Elle fit une grimace acceptant de ne pas s’en prendre à la gouvernante même si elle ne comptait pas la laisser gagner ainsi. D’un bond, elle s’empara des deux lettres de Poudlard et se dirigea droit dans la chambre de Luke, son cher Luke pour la lire et parler de leur futur au château. Un château qu’elle connaissait déjà pour y avoir été dans cette autre vie dont elle se souvenait. Ils avaient été, tous les deux, à Serpentard et elle se demandait si elle irait de nouveau dans cette maison. La voix moqueuse lui fit remarquer qu’elle était aussi impulsive qu’un Gryffondor, aussi loyal qu’un Poufsouffle envers son frère et qu’elle avait la créativité d’un Serdaigle donc le choix de la maison s’annonçait ardu. Lauryn coupa la parole à cette conscience en lui disant que de toutes manières elle était juste curieuse de ce choix et pas avide de finir à Serpentard. Quand elle rentra dans la chambre de Luke, elle s’avachi contre son lit pour qu’ils puissent commencer à lire une phrase tour à tour des lettres puis rêver de leur avenir dans cette école.


Lauryn faisait tourner sa plume entre ses doigts fixant le parchemin vierge devant elle. Cela l’exaspérait de devoir expliquer en quoi la potion étudiée en cours était importante, elle n’arrivait tout simplement pas à écrire une ligne. Et Luke qui n’était toujours pas là pour l’aider à le rédiger ce fichus devoirs alors qu’il lui avait promis de venir dès la fin de son dernier cours différent du sien. Elle savait qu’elle était injuste mais elle avait encore du mal à se remettre de sa rencontre furtive avec Ciaràn dans les couloirs. Pour une fois, il ne l’avait pas vu et donc elle avait échappé à sa chieuse attitude mais pas à cette trouille qui lui tordait les trippes. Une trouille qui remontait à la fin de la vie d’Aliénor, son ancienne vie, dans la clairière qu’elle voyait en épouvantard. C’était risible d’avoir peur d’une clairière et ses camarades n’avaient pas hésité une seule seconde à se moquer ouvertement d’elle à propos de ça. Cela avait été le pire cours de Défense contre les Forces du Mal auquel elle avait participé car elle s’était attendue à tout sauf à cette clairière avec son tronc couché par une après-midi ensoleillé comme lors de sa mort. D’instinct elle avait reculé lâchant sa baguette pour trembler comme jamais et c’était le professeur qui l’avait sortit de cette vision d’enfer. L’épouvantard de nouveau terrer dans le meuble, ses camarades s’étaient mis à chuchoter en se demandant bien ce qu’une clairière aussi romantique pouvait avoir d’effrayant. Lauryn n’avait pas pété un câble ce jour-là mais quelques jours plus tard, quand un garçon lui avait demandé dans le hall si elle n’avait pas peur d’aller seule dans le parc. Elle s’était retournée d’un bloc vers cet abrutis et avait crié que le parc jusqu’à preuve du contraire n’était pas la clairière qui l’effrayait. Une clairière où personne, personne dans ce maudit château savait ce qui s’était passé pour lui foutre la trouille ainsi. Et qu’avant de juger une personne grâce à sa peur d’un lieu idyllique, il fallait peut-être se renseigner sur ce qui avait put se produire dans un tel lieu. Elle avait ensuite tourné les talons pour filer cogner contre un arbre et passer sa rage sur un être vivant qui ne viendrait pas le lui reprocher.

Le bruit de la plume qui casse sortit d’un coup Lauryn de ses pensées dont la première réaction fut de regarder autour d’elle. Et c’est en tournant la tête instinctivement à gauche qu’elle rencontra ses yeux familiers qui l’observaient avec attention. Et pour la première fois de sa vie, elle ressentit un sentiment puissant naitre dans son cœur sans qu’elle le comprenne. Bizarrement, la voix d’Aliénor était au abonnés absent en cet instant pour lui faire un compte rendu détailles de ce que le jeune homme avait réellement été dans le passé. Mais Lauryn était loin de s’en plaindre en cet instant de cette absence de réaction qui lui octroyait le temps de détailler attentivement le séduisant garçon devant ses yeux. Ce n’est qu’en entendant un garçon hélait le jeune homme par son nom de famille qu’elle comprit pourquoi elle était déjà sous le charme de cet homme. Un King, le plus jeune fils des King et donc à moitié vélane par sa mère ce qui expliquait son charme fou. Elle n’entendit pas la réponse de Gauthier qui avait juste tourné la tête pour revenir vers elle avec un sourire tendre. Le rouge lui monta rapidement aux joues quand il lui ouvrit la main doucement pour retirer les fragments de plume qui y étaient restés logés et s’assurer qu’elle ne s’était pas blessée. Mais l’attente insoutenable, qu’avait vécue Lauryn quelques minutes plus tôt, venait de prendre fin puisque Luke débarqua et se montra immédiatement revêche face à l’intrus auprès de sa sœur. Et Lauryn voyant Gauthier se tendre prêts à répliquer du même venin que son rival d’antan décida de désamorcer la bombe en expliquant la situation à Luke montrant à l’appui sa main qui s’en sortait indemne. L’incident fut clos dans le présent même si une petite voix rappela à Lauryn que lors de leur première rencontre à tous les trois, quatre cent plus tôt, la même chose s’était produite avant de dégénérer. Et un avertissement ressurgit au fond d’elle, un avertissement qui lui rappela ce qu’était Gauthier avant de lâcher un simple commentaire disant clairement de laisser cette histoire dans le passé. Mais Lauryn ne pouvait pas contrôler ses rêves et encore moins la volonté du garçon à comprendre.

Une maison de chasse en bois s’élevait parmi les arbres, sur le perron un homme dont le torse nu était entouré d’un bandage blanc immaculé se tenait. Aliénor souriait ravie de voir que le sang ne tâchait plus la bande cela prouvait que la cicatrisation se déroulait correctement à défaut d’être immédiate à cause du sort d’origine. Elle s’approchait en douceur alors que l’homme, un ennemi d’antan aujourd’hui amis respecté, ne bougeait pas d’un pouce l’observant juste. Sans un mot, Aliénor posa le panier sans fond remplis de nourriture qu’elle avait prévus pour cet homme qui se cachait ici et qui sans elle mourrait à coups sur. La conversation vienait naturellement entre eux, rituel habituel qui leur permettait de faire taire leurs sentiments forts qu’ils ne pouvaient vivre. Puis alors qu’Aliénor l’aidait à enfiler une chemise qu’elle lui avait apportée, il captura une de ses mains pour l’attirer à lui et l’embrasser fiévreusement. Surprise, l’ancienne espionne mariée peu après la guerre se laissa entraîner dans ce baiser puis dans la déclaration d’amour avant de tout simplement lâcher prise et de se laisser aller contre cet amant. Un amant qu’elle ne pouvait plus avoir aujourd’hui, qu’elle refusait d’avoir quand bien même cette pauvre Lauryn aimerait faire de même, la fuite restait la seule solution.


Lauryn fixait la lettre abasourdis et ne voulant absolument pas y croire. Quand les hiboux s’étaient posés dans le salon où elle consultait un livre avancée de métamorphose, elle s’était jetée sur la lettre avec avidité. Ces lettres étaient tout simplement l’annonce de la rentrée à Poudlard et des préparatifs qui s’annonçaient en vu de cette année magique. Poudlard était devenu une seconde maison pour Lauryn, une maison loin du Manoir Bradford que Luke et elle remplissaient chaque été de leurs présences. Mais si le Manoir apportait le calme et la sérénité qu’il fallait à Lauryn pour progresser en vu d’une future guerre, la frénésie et ses camarades à Poudlard lui manquaient. Après un cri à l’attention de Luke pour qu’il la rejoigne, elle avait arraché l’enveloppe et avait saisit les deux feuillets qui composait la lettre. C’est en lisant le récapitulatif annuel qu’elle se retrouva raide avec des yeux écarquillés. Elle était préfète, elle avait été nommée préfète de sa maison et elle se demandait bien comment c’était possible. Certes, elle ne faisait pas partie de ses blagueurs invétérés qui enfreignait le règlement à tout va mais elle n’était pas la meilleure élève de sa classe. Ce fut Luke qui lui apporta un semblant d’explications avec sa supposition que le directeur avait du entendre parler des colères explosives de Lauryn. Colère tellement effrayante qu’il s’était dit qu’une fois préfète au service de l’ordre, elle arriverait à terroriser les trouble-fêtes qui ne tenteraient plus rien. Et comme elle avait toujours respecté le règlement, cela ne posait pas de problèmes éthiques de la nommer à ce poste. Lauryn trouva l’argument recevable et elle s’empara du blason de préfet que Luke avait ramassé avant de fixer une date pour se rendre au chemin de traverse.

Le lendemain, Lauryn était dans les rayons de Fleury et Bott à regarder les ouvrages de métamorphose pour trouver un manuel qui lui permettrait de consolider ces connaissances mais aussi d’élargir la bibliothèque des Sombres Phénix. Elle se souvenait encore de quand il l’avait contacté durant sa troisième année, elle sortait tout juste de son cours de sortilège et se rendait à la bibliothèque quand l’un de ses membres l’avait interpellé. Elle s’était retournée vers lui étonnée et elle l’avait écouté attentivement avant d’accepter de les rejoindre. Elle avait hésité un court instant en apprenant qu’elle devrait jurer fidélité au groupe et qu’elle allait se retrouver avec un phénix noir entre les omoplates. Mais Aliénor avait balayé sa peur de l’engagement et de cette marque apposée à vie sur elle en lui montrant qu’ainsi elle pourrait mieux protéger Luke et les autres. Lauryn avait donc juré fidélité à cette guilde secrète se gardant bien d’exprimer à Aliénor qu’elle espérait aussi pouvoir recruter Gauthier et ainsi prouver qu’ils pouvaient être ensembles. L’idée avait germé quand la voix avait évoqué la protection de Luke et que son recruteur avait argué le fait que dans le groupe, il acceptait les anciens de Drumstrang à qui on pouvait se fier maintenant. Si elle arrivait à faire rentrer Gauthier dans les sombres phénix, elle prouverait qu’il était digne de confiance à Aliénor mais aussi à elle-même qui alternait les phases de doutes et de confiances à son égard sans jamais arrêter de le fuir. Une fuite compliquée puisque le garçon semblait intrigué par elle qui hantait ses souvenirs fuyant et qu’il essayait de nouer contact étant sur qu’il y avait eut quelque chose entre eux. Et qu’à chaque fois qu’il s’approchait d’elle, elle se retrouvait submergée par ses sentiments et son charme de vélane ne retrouvant sans armes pour lutter.

Ainsi, une nouvelle année s’annonçait. L’année des BUSE que Lauryn était sur de réussir. L’année où elle réussirait peut-être à démêler le mélange étrange de ses sentiments et à décidé quoi faire vis-à-vis de Gauthier qui mérite mieux que ce flou total. L’année où elle allait devoir faire respecter le règlement de Poudlard, une tâche qu’elle comptait exercer avec brio. L’année où elle arriverait peut-être à accepter que Luke peut se protéger seul et qu’il doit lui aussi faire face à son passé. L’année où elle arrivera à regarder Ciaràn dans les yeux et à le remettre à sa place avec son insigne, un rêve pouvant devenir réalité enfin. En somme, une année riche de plein de choses qui la ferait grandir un peu plus comme à chaque fois dans ce château écossais qu’était Poudlard.