Orion s'était réveillé de mauvaise humeur ce matin là, et les choses semblaient aller en empirant. Tout d'abord, il avait affreusement dormi -mais bon, peut être devrait-il être content de n'avoir pas été sujet à une énième crise d'insomnie ?- car des images qui semblaient provenir de nulle part n'avaient cessé d'envahir ses rêves. Il ne comprenait pas pourquoi il s'était mis à rêver de hautes forêts, de sentiers boisés agréables, pour passer aussitôt à des couloirs sombres et sans fin. On aurait dit un cauchemar dont il n'avait pas réussi à se réveiller correctement, replongeant sans cesse dans ces lieux étranges et inconnus. Les moldus pensaient que les rêves étaient le reflet des expériences que l'on avait faites dans la journée, ou de souvenirs plus lointains qui ressurgisseaient. Par exemple ce que l'on lisait, ou même un rêve éveillé pendant un cours pouvait avoir un impact. Les sorciers, eux, savaient bien qu'il pouvait y avoir autre chose... Il y avait en effet un paramètre magique dans tout ça, bien que personne n'ai jamais réussi à expliquer avec exactitude ce qui se passait dans le cerveau du sorcier endormi. Certains disaient que cela pouvait venir d'esprits qui tentaient d'entrer en contact, d'autres disaient que cela pouvait être des réminiscences de vies passées -si l'on croyait à ces dernières- et certain allaient même jusqu'à avancer qu'il pouvait s'agir de phénomènes de prescience ; que parfois, le futur s'ouvrait à nous. Mais que ce dernier, bien trop compliqué à démêler, avait tendance à ne ressembler à pas grand chose pour un esprit qui ne possédait aucun don de prémonition ou de voyance.

Orion, lui, était du genre pragmatique. Alors il s'était mis en tête que tout ça lui était arrivé en tête à cause de ce livre qu'il avait lu dans la bibliothèque secrète, quelque jours auparavant. C'était un vieux livre de contes, contes qui possédaient tous ce mélange étrange de lugubre et de féerique, de déprimant et d'optimiste. Il avait donc eu énormément de mal à se lever, et lorsqu'il avait ouvert les yeux, il avait découvert que le temps dehors était d'un beau soleil bleu et que le soleil brillait, ce qui le fit soupirer bruyamment. Oui, étrange, n'est-ce-pas ? C'est parce-qu'en fait il avait promis à sa chère sœur qu'il irait passer l'après-midi avec elle, à faire ce qu'elle voulait faire si il faisait beau. Non pas qu'il qu'il ne voulait pas passer du temps avec elle, bien au contraire, mais elle avait cette manie de ne jamais vraiment se déplacer seule, et il était presque sûr et certain qu'une fois encore, il allait devoir la partager avec d'autres personnes. Les choses étaient tellement plus simples lorsqu'ils étaient enfants... Si le temps avait été mauvais, il se serait empressé d'utiliser cette excuse pour rester enfermer à l'intérieur du château, et il avait même pensé à chercher A.V. et lui proposer qu'ils se penchent un peu plus sur l'idée d'un sort qui avait commencé à se former dans son esprit. Mais bon. Il devra être sociable apparemment cet après-midi. Il avait donc fini par sortir de son dortoir, avait pris une douche, enfilé les première fringues propres qui venaient, et s'était dirigé nonchalamment vers la Grande Salle, son ventre lui réclamant avec insistance un copieux petit-déjeuner.

Après avoir traversé une dizaine de couloirs, descendu et monté quelques escaliers, il arriva finalement dans la Grande Salle, son regard aussitôt happé par le plafond magique. Les nuages cotonneux étaient accueillants, et finalement, un sourire se dessina sur les lèvres du grand blond. Il posa les yeux sur la grande table des Poufsouffle, et son regard fut aussitôt attiré par une jeune fille qu'il connaissait bien. Il se dirigea vers celle-ci, et lui dit « Bonjour Gwaine. » Il remarqua alors que cette dernière semblait terriblement concentrée -si ce n'est complètement plongée- dans un article de presse. Orion ne pouvait pas voir de quoi il s'agissait, mais il fut aussitôt intrigué. Il s'assit donc en face de la jeune fille, se servit un bol de porridge avec du miel ainsi qu'un verre de jus d'orange, et ajouta à l'intention de Gwaine « Qu'est-ce-que tu lis ? »