J’avais toujours été très curieuse. De tout. Quelques bribes de souvenirs me reviennent parfois : devant une immense bibliothèque empli de livres à la couverture poussiéreuse, face au dernier modèle de balai en m’imaginant dessus, parfois même, petite, je rêvais d’une guerre. Et un jour j’ai compris, tous ces souvenirs n’étaient pas entièrement à moi, certains avaient eu lieu dans une ancienne vie. Un jour, je me suis souvenue de tout. Ca n’a pas effrayé, ca ne m’a pas rendue folle, parce qu’inconsciemment, je l’avais toujours su. J'étais soulagée.

« Les plus belles découvertes cesseraient de me plaire si je devais les garder pour moi. » Sénèque. Auteur moldu. Je n’étais pas tout à fait ignorante du monde moldu, quelques livres se trouvaient dans la bibliothèque familiale et parfois, je m’amusais à essayer de saisir leurs modes de pensées. Je savais que dans ce cas précis, cet auteur faisait référence aux grandes découvertes moldus, comme l’astronomie par exemple. La recherche de mondes habitables les fascinait, d’après ce que j’avais lu sur eux. Evidemment, les moldus ne prête jamais attention à ce qu’il y a sous leurs yeux, ils cherchent à rencontrer d’autres formes d’être vivants sans se rendre compte que des êtres dotés de magie vivent parmi eux. En écrivant cette phrase, Sénèque fait référence à ce qu’ils appellent la science. Je me suis parfois demandé si l’amour est une science. Le grand amour existe-t-il ? Ce fut ma grande découverte à moi. Celle que je veux partager, celle que je veux hurler. Louis. Et des siècles plus tard, je le retrouve, sous un autre nom. Théodore. Je crois au grand amour, à l’amour vrai, à l’amour fort. L’amour cesserait de me plaire si je devais le garder pour moi. L’amour cesserait si je ne le vivais pas avec Théodore. Et si je devais résumer ma vie aujourd’hui, je pointerai cet homme du doigt. Lui, c’est ma vie.