Favole pleure. De tristesse, de souffrance, de haine, de honte et à cause de la fumée des flammes. Elle repousse à coup de baguette les obstacles, essayant tant de bien que de mal de sortir de cet enfer. Une salle de classe de Poudlard. En feu. Jamais elle n’aurait imaginé ça. Jamais elle n’aurait imaginé faire la guerre dans son école chérie, et y voir mourir ses élèves. Elle pousse la porte, jette un regard à l’homme qu’elle vient de tuer, et sort. Jamais elle n’aurait cru tuer quelqu’un un jour. Elle marche dans les couloirs, le calme et tombé. Les gens se regardent hébétés. Oui, c’est fini. Elle sort dans la cours. Un sanglot la secoue, puis un spasme, et elle se plie en deux, les bras serrés sur le ventre et vomit. Elle passe une main sur ses lèvres, oubliant que c’est le sang qui va remplacer son rejet. Le goût du fer se fait sentir dans sa bouche, et elle vomit à nouveau.  Elle s’assoit péniblement. Et laisse ses larmes couler. Une main se pose sur son épaule. Elle se retourne avec espoir. Son ami la regarde d’un air grave, s’assoit à côté d’elle et la prend dans ses bras. Si son meilleur ami a survécu, pas son mari. Mais elle ne pleure pas. Elle n’en a plus la force, c’est yeux sont à sec. C’est fini. Ce qui devait arriver est arrivé. La suite devrait être meilleure.


Quelque chose ne va pas. Blueberry n’a que huit ans, mais elle le sens. Elle sort de sa chambre et appelle Alec, son frère. Ses yeux la piquent. Elle ne comprend pas. Son frère l’appelle d’en bas. Il crie. Quelque chose ne va vraiment pas. Blue se précipite vers les escaliers, et son nez commence également à la chatouiller. Elle tourne dans le couloir, et voit de la fumée. La peur commence à lui saisir le ventre. Elle se met à courir, des larmes silencieuses coulant sur ses joues. Son frère surgit des escaliers. Alec a douze ans, et le regard qui aborde ne devrait jamais se voir sur un garçon de son âge, et ça aussi, Blue le comprend, et elle ouvre la bouche pour lui demander si… Alec hoche la tête, et lui saisit le poignet, l’entrainant à toute vitesse dans les escaliers. Dans leur précipitation, les deux enfants trébuchent et s’effondrent dans les escaliers jusqu’au rez-de-chaussée. Blue tousse, Alec, aussi. Ils se relèvent et regardent un instant leur salon en proie aux flammes. Ils savent qu’ils n’ont pas le choix, la fenêtre la plus proche se trouve dedans. Alec prend la main de sa petite sœur, ils retiennent leur respiration et ils courent. Ils arrivent à la fenêtre la peau brûlée, le visage encrassé. Alec ouvre la fenêtre et ils sautent. Blue se laisse choir sur le gazon, elle glisse ses doigts entre les brins d’herbes et attend, ne sachant plus quoi faire. Son frère se relève, et il s’éloigne de la maison, en pleurant. Blue relève la tête, éperdue, elle regarde son frère, elle tourne la tête, et voit sa mère. Sa mère est debout, et robe de chambre, pied nus dans l’herbe, et regarde la maison s’enflammer, d’un air apeuré et émerveillé. Blue s’élance brusquement. Elle bondit sur sa mère, la griffe, la mort, la frappe, pleure et hurle. Son frère ne fait rien. Il s’est assis et pleure. La brigade anti-incendie arrive, sépare Blueberry de sa mère, amorphe, et les emmènes à Sainte Mangouste. Les enfants ne pleurent plus. C’est fini. Ce qui devait arriver est arrivé. Et elle avait réchappé au feu. La suite devrait être meilleure.


Favole Hazel Mordred naquit le 8 février 1591 dans un petit village moldu d’Angleterre. Première née de sa famille, elle était adorée de son père, même si, à l’époque, un héritier mâle aurait d’avantage été attendu. Mais comment ne pas adoré cette petite tête blonde, toujours dans ses pattes à vouloir toujours l’aider au travail. Même si ce travail était bien trop dangereux pour une blondinette haute comme trois pommes, son père étant maréchal ferrant. Mais peu de choses pouvaient arrêter cette gamine, surtout pas ses grands benêts de cheveux qui se laissaient facilement amadoué pour un brin d’herbe et une caresse. Favole grandit en tant que moldue. Après tout, la sorcellerie n’était ni chose bien connue dans ces terres, ni choses bien vue. Donc personne ne l’aurait soupçonné de l’être. Sauf peut-être le paysan d’à côté, dont elle s’amusait à apprêter les épouvantails. Mais dans sa bouchon « petite sorcière » était une marque d’affection. Tout le monde aimait Favole, avec ses grands airs étonnés et son implication dans tout ce qu’elle faisait, elle première femme, ou plutôt fille, à travailler officieusement dans une forge. A l’époque, le feu ne lui faisait pas peur. Elle apprit également à lire, avec l’aide du prêtre du village qui Surveillait avec attention l’éducation des enfants, aussi bien mâles que femelles, après tout, avec Elizabeth 1ère sur le trône, il fallait s’attendre à tout avec ces dames. Et puis, Londres n’était pas loin. Beaucoup d’opportunité pouvaient s’ouvrir à des enfants cultivés. Mais Favole n’y eu pas le droit. Autre de chose de bien plus énorme vient la cueillir, peu après ces 14 ans. Une simple lettre, renfermant beaucoup de secrets. Favole, née moldue, et pourtant sorcière. Si sa mère se retourna complétement contre elle, fille non-féminine, fille qui refusait de se marier, fille soutenue par son père, elle s’avérait en plus être une sorcière. Si elle haïssait Favole, elle se tut, et laissa son mari prendre les choses en main pour l’envoyer dans son école d’hérétiques.

Favole arriva à Poudlard, moins apeurée que la plupart des autres nés moldus faisant également leur première rentrée cette année-là. Elle, elle y trouvait un autre destin que celui qu’elle avait évité toute sa vie. Maintenant, c’était une sorcière, et elle allait bien faire ce qu’elle voulait de sa vie. Favole fut envoyé à Serdaigle. Chez les érudits. Cela lui sembla être une aberration sur le coup, puis comprit qu’on avait vu en elle son potentiel, et non pas ses compétences de gamine paysanne de l’époque.  La jeune fille traça allégrement son chemin à Poudlard. Brillante élève et passionnée de magie, elle fut intégrée à la guilde des Baguettes Frétillantes, qui fit d’elle également une brillante dueliste, même si son truc à elle, c’était les sortilèges. Elle les adorait. En grandissant, Favole devint une femme forte et responsable, un peu avangardiste dans ses rapports avec la gente masculine. Mais ses compétences le lui permettaient largement, et lui valait le respect de ses alter-ego masculins. Et puis quoi, elle avait inventé le célèbre sortilège de Bloclang, qui devient la coqueluche de tout Poudlard pendant une année. A Poudlard, elle rencontra aussi l’amour. Un lion désinvolte et pragmatique, légèrement maladroit, qu’elle épousa par la suite. Favole ne quitta jamais Poudlard. Ou du moins le temps de faire sa formation, malgré la Guerre qui semblait se préparer depuis l’année précédente, celle de sa fin d’étude. Si jamais il devait y avoir quelque chose, elle voulait être là. Elle devint professeur de Sortilèges. Si elle se maria à 22 ans, elle refusa toujours d’avoir un enfant, trop apeurée par cette Guerre menaçante, et surtout ne voulant pas avoir à faire un choix entre son statut de mère et de combattante. Ça, c’était avant le feu.


Blueberry Cheshire McKagan naquit le 8 février 1996 dans un petit village sorcier en Ecosse. Deuxième née d'une famille de sorciers, elle s'entendit toujours à merveilles avec son grand frère Alec, qui l’entraînait allègrement dans toutes ses bêtises d’enfant, endurcissant sa petite sœur au passage. Physiquement parlant. Quoi, vous ne vous baigniez pas dans des cours d’eau glacé ou ne dévaliez pas des pentes caillouteuses pieds nus juste pour le challenge quand vous étiez plus jeune ? C’est dommage pour vous. Blue eut l’enfance qu’elle méritait, sachant qu’elle n’allait pas durer très longtemps. Si tout semblait parfait en apparence, surtout elle, un point noir rongeait cette famille. La mère. Wilhelmina souffrait d’une psychose dangereuse pour sa famille, d’autant plus lorsqu’on est une sorcière. La pyromanie. S’ajoutant à cela des dépressions chroniques. Ainsi, les enfants McKagan étaient en apparence parfaits, pour ne pas contrarier leur mère. Mère qui ne les vit jamais vraiment au final. Jonathan, quand à lui, faisait de son mieux, seul à travailler, à surveiller ses charmants diables de rejetons, et surtout à gérer l’instabilité de sa femme. Les enfants le savaient. Cela aurait été stupide de leur cacher. Au moins, ils savaient ainsi reconnaître le danger. Ils savaient quoi surveiller. Mais leurs vies d’enfants ne furent pas trop assombrie par ce fardeau. Comme tous les enfants, ils firent des bêtises, et comme tous les enfants sorciers, ils en firent des un peu plus importantes, la magie opérant dans leur sens. Ou du moins dans le sens de leurs bêtises. Mais les enfants allaient bien. Ça, c’était avant le feu.


Après le feu, tout était fini. Mais tout était mort. Son école, son mari, ses envies. Tout. Favole ne savait plus quoi faire et sans son ami, peut-être se serait-elle laissé dépérir là, sur les marches d'un Poudlard en flamme, au milieu des corps de ses amis, de ses ennemis, de ses élèves et de ses victimes. Mais il l'a prit par la main, et l'emmena loin. Ils s'installèrent en Espagne, loin des horreurs et de la plis d'Angleterre. Favole essaya. Elle essaya de vivre à nouveau et dire rire à nouveau. Elle y réussit un temps. Trois petites années de répit et d'une reconstruction difficile, qui n'arriva jamais à sa fin. Une année de catatonie, nue année d'efforts, et une année de souris fragiles. Puis elle tomba enceinte. Favole n'en prit pas conscience, malgré son ventre grossissant. Elle continuait à vivre du bout des doigts, hésitante, épaulée par son ami, père de son futur enfant, qui commençait à perdre espoir. Et un jour, elle en prit conscience. Favole sentit l'enfant, et la terreur s'empara d'elle. Il n'y avait pas de raison précise. Mais en fait, il n'y avait plus rien. Le fond de pensée de Favole avait disparut avec la guerre. Son raisonnement n'allais pas plus loin que celui d'un animal dérouté, glissant parfois dans des crises d'hystérie profondes. Son ami lutta pendant des mois pour qu'elle ne mette pas fin à ses jours. Jusqu'à la naissance de l'enfant. Cette naissance apaisa Favole pendant quelques temps, qui fut mise à l'écart du bébé. Elle passa des semaines seule, à ne rien faire, recevant quelques visites de son ami qui devait toujours s'occuper d'elle, bien qu'il ait compris qu'il n'y avait plus de retour possible pour Favole, et la grande sorcière qu'elle avait été. Elle n'avait d'ailleurs plus jeté aucun sort depuis la fin de la Guerre. Et puis un jour, quand l'homme rentra, il découvrit Favole, une bûche enflammée à la main devant le berceau, l'air dément. Il appela son nom, et pour la première fois depuis 5 ans, elle réagit et tourna la tête en sa direction. Une supplication passa dans son regard, dans laquelle il reconnut l'ancienne Favole, et comprit. Il n'hésita pas, et l'abattue d'un coup de baguette.


Après le feu, tout changea. La petite Blue resta plus longtemps que son frère et sa mère à Sainte Mangouste. Des mois. Elle avait peur. Elle était terrifiée de tout. Du moindre mouvement brusque, du moindre claquement de porte. Elle ne voulait plus voir personne, son frère ne faisait exception que les fois où elle allait assez bien. Bien que sa mère fut placée dans un centre spécialisé, Blueberry ne voulait pas rentrer chez elle. Elle ne voulait plus. Elle ne savait plus quoi faire. Dans sa petite tête, tout était finit. Une année se passa ainsi. Blue vivant entre inactivité, séance de psychologue, séance de groupe, rares visites de son frère et activité de bénévolat à l’hôpital. L'un des moyens qu'on avait trouvé pour lui réapprendre à vivre plus normalement. Et puis vint le jour où Alec vient la jour, victorieux, sa lettre pour Poudlard des les mains. Ce fut un déclic pour Blueberry. Bien sûr qu'il y avait quelque chose d'autre pour elle. Non, rien était fini, et tout ne faisait que commencer. Elle n'eut qu'une exigence avant sa sortie de Sainte Mangouste. Elle refusait catégoriquement de retourner vivre avec son père. Plus rien n'était comme avant, et elle voulait que ce "rien" soit significatif. Elle fut alors placée dans une famille d'accueil, avec la triste approbation de son père.
Blueberry fut accueillie dans la famille Lockwood. Une étrange famille dont le père était directeur d’un journal quelque peu… décalé, et dont la fille l’était tout autant. Missy-Joyce était une fille exubérante et très différente de Blue, qui se montra d’abord très agressive envers elle. Elle n’avait bien sur rien contre sa nouvelle famille en particulier, rien de plus que contre le reste de l’humanité, mais le reste de l’humanité ne la collait pas jour et nuit, comme MJ, au début. Mais malgré tout, une relation de respect s’installa entre les deux filles, qui finirent par très bien s’entendre, MJ participant largement à l’aiguisement de la curiosité de Blue à propos des potins. A cette époque, cette fille, MJ était la seule en qui Blue avait plus ou moins confiance.

Bref, après toutes ces années, Blueberry finit enfin par intégrer Poudlard, son moteur depuis cinq années alors. Elle fut envoyée à Gryffondor, comme son frère. Ce ne fut qu’à partir de ce moment-là qui se virent à nouveau fréquemment, et s’entendirent à nouveau très bien, même si leur relation était devenue plus amicale que fraternel. Les choses avaient définitivement changées, malheureusement. Blue était une enfant rebelle, et cela ne s’arrangea pas avec les règlements de Poudlard. Elle eut d’ailleurs une dérogation quant à son uniforme. Elle avait plus de droit de personnalisation. Suffisamment pour lui éviter de péter des câbles à cause de cela. Elle fit rapidement partie des élèves de première année à avoir le plus d’heures de colles de l’Histoire de Poudlard, à sa décharge ses problèmes psychiques, même s’ils ne sont vraiment pas responsable de tout. Blue est une chieuse, casse-cou, rebelle. Donc bon. Sa première année se passa extrêmement bien sur le plan scolaire, tant elle était motivée. Sa deuxième année, fut légèrement moins bonne, la jeune fille commençant déjà à se lasser de la théorie. Au niveau social, ce fut un peu délicat à première année. Blue avait tendance à fuir les gens, et à être agressive. Avec l’aide d’un(e) gryffondor compréhensif, de son frère et de Missy, les autres élèves comprirent un peu mieux qui elle était, sans trop en savoir. Certains firent des efforts, et ceux-ci comprirent qu’il ne fallait rien lui demander de plus d’être une bonne pote, mais qu’elle était une très bonne pote. Ils savaient que s’ils voulaient bien rire, et faire ce qu’ils voulaient sans le moindre jugement, ni la moindre prise de tête. Certains encore, une pincée d’élèves prit confiance en elle, malgré que ce ne soit pas réciproque. Elle avait beau avoir de gros problèmes psychiques, Blueberry n’avait pas une once de méchanceté en elle et était suffisamment intelligente et responsable pour ne rien faire qui puisse nuire à autrui. Blue donne sans trop de problème, mais refuse de recevoir, c’est aussi simple que ça.
Vers le milieu de ça troisième année, c’est un(e) membre des Cœurs en Fêtes qui la prit sous son aile. Il/elle appréciait Blueberry et voulait l’aider. Et puis mince, personne n’organise de fêtes à Poudlard sans faire partie de la Guilde des spécialistes en la matière.  La Guilde accepta Blue, pour l’aider à accepter qu’on lui donne. Les choses s’arrangent un peu, mais Blue est encore à des années lumières de la normalité. Mais bon. Elle était en générale une fille appréciée. Joyeuse, vive d'esprit, joueuse, et franche. Elle veut vivre tranquillement, librement, et sans trop de problème, et ça se sait, et ce comprends. Mais Favole ne risque pas de l'aider dans cette direction.