Je venais à peine de me remettre de mes émotions, j'avais survécu tant bien que mal à l'attaque qui avait eu lieu à Pré-au-lard. Tout le château en parlait, des hypothèses se faisaient entendre mais personne ne savait exactement ce qui s'était passé, tout ce que je savais c'est que j'étais en vie et que certain n'avait pas eu cette chance... Je pouvais dire que je m'en étais bien tiré, je n'avais qu'une fine cicatrice sur le bras, j'avais cru mourir -ce qui dernièrement m'arrivais bien trop souvent à mon avis- j'avais sincèrement cru que la dernière chose que je verrais c'était le chaos mais des aurors étaient venus à notre rescousse, bien trop tard à mon avis et j'avais pu être guéri par le directeur. Mais voilà que cela sentait de nouveau le rosi. J'avais espéré que tout allait rentrer dans l'ordre, que j'allais pouvoir à nouveau me plonger dans mes études et ignorer le monde qui m'entourait mais non. Tout ce que j'avais fait, c'était de me trouver au mauvais moment, au mauvais endroit. Poussé par la curiosité, j'avais osé sortir le nez de mes bouquins pour voir d'où venait toute cette agitation et tout ce vacarme. Les élèves courraient dans tous les sens et en moins de deux, je m'étais retrouvé coincé dans une marée humaine et voilà que le directeur me demande ainsi qu'à trois autres personnes d'aller faire je ne sais quoi près du Saule Cogneur. Cela n'annonçait rien de bon, surtout quand je reconnais Karachev, un élève de la même maison que moi, tout ce que je savais de lui c'est qu'il fallait mieux l'éviter.Quant aux deux autres, il y avait un gryffondor, un estermont, je crois ... inutile de préciser sa réputation mais je ne connaissais rien de lui à part ça et une serpentard que je ne connaissais pas mais son visage m'inspirait confiance plus que les deux autres en tout cas. Cela se voyait, qu'aucun d'entre nous n'était ravi de se retrouver dans cette situation mais l'on savait tous que l'on ne pouvait désobéir aux ordres du directeur. Je redressa les épaules, tandis que je suivais le groupe qui se dirigeait vers le Saule Cogneur, il était hors de question que cette fois-ci je me retrouve à nouveau blessé, dans une situation de mort ou je ne sais quoi, je ne voulais pas être l'incapable du groupe mais je n'avais pas le courage d'un gryffondor, ni la ruse d'un serpentard, j'étais qu'un simple intello tout le temps le nez fourré dans un bouquin, j'aimais la théorie pas la pratique. Je resta donc derrière, tant pis si l'on me traite de lâche par la suite mais j'allais éviter le danger autant que ce peux. « Je vous préviens, je ne m'approche pas de cet arbre, je suis sain d'esprit et je compte bien le rester ! » Au moins, les choses étaient claires, je n'allais pas me salir les mains mais bien faire acte de présence et si cela dérange et bien, que grand bien lui fasse de me détester, je n'allais pas changer d'avis pour autant.

La seule raison qui avait poussé le jeune Karachev à sortir le bout de son nez malgré une masse de nuages peu attrayante était, sans aucun étonnement, l’arrivée de la délégation slave. Certes, voir les trois écoles feindre un semblant de paix tout en essayant de cohabiter dans un même endroit irritait légèrement le brun et ses hautes idées de la supériorité de la magie slave sur le reste du monde, mais il pouvait bien s’en accommoder pour le moment. L’arrivée des calèches françaises indiffère profondément Novak qui ne cache pas son mépris vis-à-vis des autres élèves en pleine admiration devant Céline d’Orgeneuve et ses élèves. Néanmoins, tout le monde est trop absorbé par le spectacle des étrangers pour ce rendre compte à quel point le sorcier ce détachait du reste de la foule. Il rejoignit néanmoins la ferveur des élèves de Poudlard, qui, dans l’attente de la délégation de Durmstrang, s’agitaient et piaffaient avec impatience. Restant toujours parfaitement maîtrisé, un sourire en coin étira les lèvres du brun qui leva les yeux vers le ciel pour découvrir avec un frisson de plaisir les navires de guerre norvégiens. La tournure que prirent les événements alors troubla le jeune Karachev qui ne s’attendait pas à cela. Bien sur, il avait souvent rêvé voir l’école norvégienne venir réduire en cendre le stupide château dans lequel il était forcé à l’exile, mais il n’avait pas imaginé que les choses se passeraient ainsi.  Le russe ne pu s’empêcher de blâmer l’actuel directeur de Durmstrang et sa stupidité, se faire refouler ainsi aux portes des anglais avant de proférer des menaces, c’était d’une stupidité sans nom. Le brun s’apprêtait à retourner dans son dortoir, préférant vaquer à d’autres choses que d’aider l’un ou l’autre élève, voir professeur. Si ces anglais n’étaient pas capables d’affronter un incident diplomatique aussi mineur que celui-ci, qu’allait-il se passer lorsque la guerre serait déclarée ? En son for intérieur, Novak ne pouvait s’empêcher de jubiler à cette idée, un jour ces cafards rampant et dégoutants allaient payer. Malheureusement pour lui, Astaroth Melwyn et son regard fou l’attrapèrent avant qu’il ne puisse filer à l’anglaise. Karachev eu beau lutter, encore et encore, plaidant l’une ou l’autre idiotie, le directeur ne lui lassa aucune chance de se défiler. C’est donc en trainant des pieds qu’il rejoignit une équipe de bras cassés afin d’aller du côté du Saule Cogneur. La seule idée réjouissante qui su rendre un semblant de sourire et de joie au slave fut de ce dire qu’au moins si l’un de ses compagnons d’infortune venait à mourir, on ne pourrait pas l’inculper. Les accidents arrivaient si vite dans les temps troubles comme ceux-ci. Marchant à vive allure, désireux d’en avoir fini le plus vite possible avec ces conneries, Novak se souciait à peine de l’existence de ceux qui étaient ses compagnons d’infortunes. Ils auraient pu disparaître devant ses yeux que ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid… enfin, à moins qu’il ne soit celui qui s’occupe de les faire disparaître. Entendre l’autre serdaigle, dont il ne se rappelait pas le nom sans étonnement, se plaindre comme une gonzesse irrita le russe qui regrettait déjà de ne pas avoir été envoyé se faire voir le directeur de cette école d’attardés. « On est tous très heureux de voir que tu ne te mettras pas dans les pattes de ceux qui savent se servir de leur dix doigts, va te ranger à côté de la fille. Plus vite on en aura fini, plus vite on sera de retour tranquille dans nos dortoirs. » C’est avec une nonchalance et une mesure parfaite que le brun passa une main dans ses cheveux, comme pour se recoiffer, avant de débouter les deux premiers boutons de sa chemise, desserrant sa cravate au passage. S’il devait y avoir du grabuge, il ne comptait pas sur cette tenue ridicule pour l’entraver et dieu seul savait à quel point le jeune Karachev rêvait d’avoir droit à une bonne dose de grabuge. Il pouvait sentir à la tension dans ses phalanges que ça lui manquait. C’était Rurik qui ronronnait au creux de sa personne, glapissant pour sa dose de sang, sa dose d’action. Cette vie était bien trop calme, trop insignifiante pour l’ancien meurtrier sans cœur qu’était le Karachev, l’ancienne bête qu’il était devenu par le passé. Il ne voulait pas rater une occasion d’en profiter et aujourd’hui semblait être un bon jour.

Saphyr était habituellement plutôt bavarde, mais pourtant, elle n’avait pas décoché un seul mot depuis qu’ils avaient quitté le château. Marchant d’un pas plutôt rapide aux côtés de Sawyer, seule personne qu’elle connaissait du groupe, et seul appui qu’elle pourrait avoir dans cette situation elle ruminait sa journée. Cette dernière aurait pu être agréable, l’arrivée des délégations étrangères, cela aurait pu être un heureux évènement, celle de l’académie francaise avait entrainé l’émerveillement de la plus part des élèves qui semblaient enfin oublier, au moins le temps de quelques instants l’attaque de Pré-Au-Lard, mais Durmstrang avait tout gâché. Et depuis c’était le chaos… Elle aurait voulu rentrer dans le château, aller voir Reid pour être sure qu’il allait bien, et ce malgré leur mésentente actuelle… Elle avait besoin de savoir qu’il allait bien, elle avait aussi besoin de le voir, de se blottir dans ses bras, elle ne voulait pas se l’avouer mais elle était terrifiée par ce qu’il venait de se passer. Elle avait un mauvais pressentiment, un pressentiment étrange qui la prenait aux tripes et qui ne voulait plus la quitter depuis l’attaque. Elle voulait s’écarter de toute cette agitation mais le directeur lui avait ordonné de se rendre près du saule cogneur, et puis quoi encore ? Pourquoi ne pas se jeter dans le lac noir des poids attachés au pied tant qu’à y être ? Mais elle n’avait pas eu le choix, le directeur avec cet espèce de regard à en donner des frissons, un regard un peu étrange, presque inquiétant, il ne valait mieux pas se mettre à travers de son chemin ou remettre en question ses ordres, elle le savait pas. C’est pourquoi elle avait rejoint son groupe sans trop protester. D’une oreille distraite elle écoutait la conversation, même si c’était un bien grand mot, entre les deux serdaigles, ce ne furent que les mots du dernier, qu’elle ne connaissait en rien mais qui ne donnait pas envie de le connaitre, qu’elle réagit enfin : « La fille t’emmerde. » Lâcha-t-elle simplement sifflante et mauvaise sans même accorder un regard à son interlocuteur. Elle n’avait que faire de l’opinion de cet homme,  elle voulait seulement en finir le plus vite possible, quand bien même aurait-elle à se salir les mains s’il le fallait. « Je n’ai pas l’intention de passer la nuit ici, ça me gave déjà assez d’avoir à me payer cette mission à la con alors si on pouvait se dépêcher ça m’arrangerait plutôt, et je pense ne pas être la seule… » Ça me gave surtout d’avoir à me payer votre compagnie, je n’ai pas que ça à faire… Pensait elle surtout à ce moment précis, mais elle se garderait bien de le dire. Ce n’était pas le moment d’envenimer encore plus la situation, le saule cogneur était déjà assez énervé pour qu’ils aient besoin d’entrer en conflit. Soupirant le moins discrètement du monde elle passe une main dans ses cheveux, les attachant rapidement pour ne pas être gênée et continue son chemin, bientôt elle ne pourra plus vraiment s’approcher plus, au risque de se faire mettre au tapi par l’une des branches de l’arbre enragé.

Je ne répliqua même pas à la réplique que me lançait Karachev, je ne m'abaisserais pas à son niveau, qu'il me traite de gonzesse ne me faisait ni chaud ni froid. Je le savais que je n'étais pas bien courageux, il ne m'apprenait rien de nouveau, je m'assis donc sur l'herbe en tailleur, croisant mes bras sur mon torse, j'étais déjà bien assez près à mon goût. Je ne rejoignis en aucun cas la fille comme il me l'avait dit, je n'allais tout de même pas me faire dicter mes actes par ce mec prétentieux. Mes lèvres s'étirèrent dans un rictus quand j'entendis la serpentard répliquée, elle avait l'air d'avoir un sacré caractère et non une fille sainte-nitouche comme le pensait Karachev. Je regarda tour à tour le serdaigle et la serpentard, l'un déboutonna sa chemise et desserra sa cravate et l'autre attacha ses cheveux. Tous deux était prêt à mettre la main à la patte et même Estermond semblait lui aussi motivé à aller voir de plus près le Saule Cogneur. Mais je n'avais toujours pas changé d'avis, surtout quand mon regard se posa sur l'arbre qui se dressait majestueusement devant nous. Il agitait ses branches dans tous les sens avec violence, j'étais bien content de me trouver à distance, il était hors de question que je m'approche de cet arbre, si c'était pour me retrouver cloué au sol ou envoyé valser dans les airs, non merci. J'avais eu ma dose de sensation forte à Pré-au-lard et en étant attaqué par un loup-garou qui en passant se trouvait être mon ami. Non, finis le grabuge, j'allais rester loin des ennuis comme je l'avais toujours fait et comme j'aurais toujours dû le faire. Vu qu'il allait en avoir pour un petit bout de temps, je décida de me mettre à mon aise, je retira ma veste et m'allongea confortablement sur le côté, m'appuyant sur mon coude. Je regarda mes camarades s'aventurer vers l'arbre fou. Fou, c'est sûr qu'ils l'étaient, enfin bref, cela me fera une petite distraction puisque j'étais obligé de rester là. Il était clair, que je n'avais pas à ouvrir ma gueule mais c'était plus fort que moi là. " Sinon, je vous ferais remarquer que vous vous dirigez vers un arbre qui n'a surement qu'une idée en tête, vous tuer ... je dis ça, je dis rien, vous êtes de grandes personnes vous savez ce que vous faites... " J'aurais probablement dû fermer ma gueule mais il semblait que je prenais de mauvaise décision aujourd'hui pour commencer je n'aurais jamais dû sortir mon nez de mes bouquins, ainsi je n'aurais jamais été mêlé à toute cette pagaille. Alors que je jouais avec des brins d'herbes, quelque chose au pied de l'arbre attira mon regard, un reflet argenté vient caresser mes rétines, je me redressa et me remis sur mes pieds. Une brise glaciale me traversa de part en part, j'avais un mauvais pressentiment tout d'un coup, comme si un malheur allait nous tomber dessus ... je m'approcha prudemment tout en restant à une distance que je jugeais sécurisante. C'était une épée, une grande épée brillante qui me semblait familière, comme si je l'avais déjà vu quelque part... comme si je connaissais son histoire sans m'en souvenir ... J'avais toujours ce mauvais pressentiment au plus profond des tripes mais je ne pouvais détacher mon regard de l'épée et quelque chose me disait que les ennuies ne faisait que commencer.

Alors même que l’impatience et l’ennui le prenait, Novak s’amusa de la réaction de la seule fille du groupe à sa remarque. Le brun aimait ennuyer son monde, rabaisser les autres semblait être un passe temps qu’il appréciait tout particulièrement pour le plus grand malheur des autres sorciers. Il fallait admettre que le Karachev n’avait pas la personnalité la plus délicate, ni la plus saine des personnes vivant dans le château. A la vérité, il était complètement à la masse et ressentait surement une jouissance peu commune à la vue des problèmes qui s’abattaient sur Poudlard. Il ne pouvait l’admettre à voix haute, mais intérieurement le brun jubilait presque. Il n’empêchait que se retrouver accompagné par trois boulets, voir deux boulets et demi, l’ennuyait au plus haut point. S’il n’était pas aussi mesuré, le brun aurait surement pris un malin plaisir à semer un peu plus la pagaille, mais ce dernier savait à quel point il se trouvait sur une pente savonneuse et la moindre erreur de sa part le ferait éjecter. Il n’était pourtant pas vraiment douer pour cacher sa personnalité très loin d’être enjoué. Même, la plupart du temps il ne s’ennuyait même pas à s’intéresser à ce que les autres pouvaient bien dire. C’est ainsi qu’il ignora tout simplement les mots de la poule mouillé de Cumbertach préférant réfléchir à comment la suite des opérations allait lui permettre d’éliminer l’un ou l’autre des élèves présent avec lui. Il n’y avait rien de personne quant au fait que Novak puisse avoir de pareille fantasmagorie, comme Rurik avant lui, le sorcier avait juste un gout prononcé pour le sang et la mort. Il suffisait juste qu’un des trois autres sorciers avec lui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, le Saule Cogneur se chargerait du reste. Le jeune homme savait qu’il n’éprouverait pas une jouissance aussi intense que lors d’une mise à mort en propre et due forme, mais il devait s’en contenter. Continuant à songer tranquillement, les yeux du brun se posèrent sur un objet à l’éclat brillant. D’abord intrigué, le russe se trouva vivement attiré par cet éclat. Il n’eu aucun mal à reconnaître dans un premier temps une épée des plus banales. Cependant, après quelques instants à observer l’arme, le brun la reconnait. Un léger sourire étire ses lèvres alors qu’il pense au célèbre Stanislav Bogklaroff, un homme dont il avait respecté le travail. Un homme dont la soif de sang n’avait d’égal que la soif de Rurik. A l’intérieur de Novak un grondement se fit sentir, il voulait cette épée du plus profond de son être. Pour ce qu’elle représentait, pour ce qu’elle était et ce qu’elle avait fait dans le passée. Retroussant ses manches consciencieusement, le brun sorti sa baguette avant de jeter un regard circulaire sur les autres sorciers présents : « Je vous conseil de ne pas vous mettre sur mon chemin, personne d’autre que moi touchera cette épée… même pas toi ma belle. » Souffla t’il tout en faisant un clin d’œil à Saphyr. L’entreprise dans laquelle s’aventurait Novak était de la folie, de la folie furieuse à vrai dire. Toutefois, le russe ne comptait pas laisser cette épée là, cette dernière était à sa portée, il n’avait qu’à avancer précautionneusement. Le jeune homme refusait surtout que cette relique témoignant du passé slave ne tombe entre les mains sales des anglais. Avançant lentement, le brun sentait le rush d’adrénaline parcourir ses veines à une vitesse folle. Il n’avait ressenti de telle émotion depuis des siècles et c’est avec bien trop de plaisir que le brun avançait tout en jaugeant le Saule Cogneur. Il avait déjà fait quelques mètres, traçant un parcoure presque parfait, les branches mortelles de l’arbre ne s’étant pas encore approché de lui. Jetant un regard derrière lui afin de toiser les autres sorciers, c’est de justesse qu’il remarqua la branche qui s’apprêtait à s’abattre sur lui comme le poing vengeur d’un dieu tout puissant. Novak ne pu que se jeter au sol juste à temps pour ne pas se retrouver écraser par l’arbre dont la fureur ne semblait pas avoir de limite. Désirant rouler sur son flanc avant de se remettre sur ses jambes, le brun remarqua avec horreur que sa robe noir aux couleurs de sa maison était coincée sous la branche de l’arbre, l’immobilisant alors au sol, lieu où il était le plus vulnérable. « Bordel ! » Jura t’il tout en tirant sur l’étoffe une seconde avant de renoncer. Il se mit alors fébrilement à jouer avec la broche, représentant les armoiries de sa famille, qui lui servait à joindre les pans de sa robe. Ses doigts s’agitaient frénétiquement, mais il avait un mal fou à faire tomber cette broche pour se libérer de l’entrave qu’était sa robe.