Je m'étais fait avoir encore une fois, je suis bien trop naïf, il faudrait que j'apprenne à dire non parfois. Je m'étais fait entrainer par mes amis, il m'avait traîné de force à les accompagner à Pré-au-lard, ils avaient bien calculé leur coup. Ils m'avaient tendu un piège à la bibliothèque et je n'avais pas eu d'autre choix que de les accompagner, je m'étais fait avoir. Le pire, c'est qu'ils m'ont abandonné sans scrupule une fois arrivé avec une fille de Poufsouffle dont j'ignorais le nom. Un rendez-vous arranger, franchement, j'avais mieux à faire mais maintenant que j'étais là, autant en profiter pour prendre un verre. La fille me parle, je ne prête pas vraiment attention à ce qu'elle me raconte, je réponds vaguement, elle me dirige vers chez Mme Pieddodu, un couple est en train de s'embrasser langoureusement à l'entrée, je fais une grimace de dégoût et regarde autour de moi, en essayant de trouver un moyen pour m'échapper de cette situation mais elle me tiens fermement le bras et me pousse à l'intérieur. On s'installe à une table et on passe commande, c'est la première fois que je rentre dans un salon de thé et je déteste déjà l'ambiance. Le temps semble passer lentement, j'ai l'impression d'être là depuis une éternité, un regard sur ma montre, et je découvre avec horreur que seul dix minutes sont passées. Je m'endors presque, tellement je m'ennuie lorsque j'entends des cris dehors. Je relève la tête, espérant un peu d'action. Les cris se font de plus en plus nombreux et de plus en plus fort, je me lève pour regarder par la fenêtre et découvre avec horreur que c'est la folie dehors. Tout le monde est en train de courir dans tous les sens, des hommes en noir, sème la terreur. Un sort fusse et une personne s'effondre sur le sol, je commence à paniquer, je n'ai plus qu'une idée en tête, sauver ma peau. Je ne suis pas le seul à paniquer, les personnes présentes dans le salon essayent t'en bien que mal de se cacher, je suis les élèves de Poudlard présent et on s'empresse dans les toilettes, je me rappelle alors de la fille de Poufsouffle, je la cherche du regard et je la trouve, elle est agenouillée sous une table près de la porte, se cachant le visage avec ses mains, j'allais faire demi-tour pour aller la chercher quand la porte s'ouvrit brusquement sur les hommes en noir et devant mon regard médusé se fait tuer. Je retiens de crier, quelqu'un m'attrape le bras et me tire dans les toilettes, je suis sous le choc, je ne me rappelle même pas de son nom, elle me l'a dit pourtant. On reste là, espérant échapper aux pires, personnes n'ose parler, on est tous sur le qui-vive. On entend une personne crier, puis une autre et là avec horreurs, j'entend ma mère hurler, je l'entends m'appeler, elle est en danger, elle a besoin de moi, je ne réfléchis pas, je ne pense même pas que c'est un piège, je me rue vers la porte pour lui porter secours.

La première sortie de Pré-Au-Lard de l’année s’annonçait et j’hésitais encore à m’y rendre.  Malheureusement pour moi, Gauthier avait insisté pour me faire sortir du château ne serait-ce que quelques heures. En ce moment, je passais plus de temps à travailler sur mes potions qu’à faire preuve de sociabilité. Je ne comprenais pas pourquoi il avait toujours cette envie de me voir entourée d’amis… Je n’aimais pas ces gens, il le savait très bien, je lui avais raconté des centaines de fois ce que j’avais prévu pour eux, pour tous ces gens que j’avais tellement envie de dégommer. Il se contenta de me sourire avant de m’entrainer vers le village sorcier. A part qu’il m’abandonna à peine les premières maisons passées. Décidée à tromper l’ennui pendant quelques heures, je n’aurais  pourtant pas cru que mes pas me porteraient jusqu’à chez madame Pieddodu… Cet endroit me répugnait le plus au point, comme la plus part des gens qui s’y trouvaient, mais j’avais envie d’aller me dégouter définitivement de l’amour. Enfin, c’est du moins ce qui me semblait, il apparaissait à cet instant que le hasard n’avait pas été si étrange que ça. Alors que je rongeais mon frein dans un coin sombre de l’endroit à l’odeur écœurante en attendant mon heure. Au fond, je ne savais même pas ce que j’attendais mais cela allait être grandiose. Je le sentais au fond de moi, c’était comme si une sorte de compte à rebours était lancé et c’était fou comme cela me tardait. Croisant les jambes, faisant remonter légèrement ma jupe sur mes cuisses je lançai un regard aguicheur à l’un des hommes présent avec sa petite amie non loin de moi. C’était bien drôle de voir la mine agacée de sa copine en remarquant que son homme n’était pas si intéressé que ça par leur grande conversation concernant sa nouvelle couleur de cheveux. Quelle idiote. Faisant un petit signe de la main au  jeune étudiant je fus sortie de ma traque par un cri, puis un autre, une atmosphère d’horreur s’installa dans la boutique. Grognant je regardai durant quelques dixièmes de secondes les corps tomber sur le sol les uns après les autres avant de réaliser ce qu’il se passait. J’avais l’impression de me retrouver des siècles en arrière, au tout début de la sanglante guerre. C’était à la fois particulièrement excitant et terriblement inquiétant. Je n’avais pas besoin d’autres ennemis qui cherchaient à me tuer. Tremblante je me précipitai jusqu’aux toilettes de l’établissement en entrainant un garçon de ma maison à ma suite, ma bonté me perdra j’en étais sure. Nous enfermant à double tours je me plaçai au plus loin possible de celle-ci avant de reprendre ma respiration doucement, c’était ridicule, je ne comprenais pas ce qu’il se passait, et je détestais ne pas comprendre ! Pendant quelques secondes le silence s’installa, je savais que tous mes camarades avaient l’espoir que nos agresseurs s’en soient allés, mais cela aurait été bien trop facile… De nouveaux cris s’élevèrent, des cris bien différents des premiers, la main sur ma baguette je me glaçai, c’était Gauthier qui m’appelait à l’aide, bon dieu mais qu’est-ce qu’il faisait ici ? Serrant les poings jusqu’à m’en faire saigner les paumes je me pris la tête entre les mains pour ne pas entendre ses cris mais le serdaigle que j’avais entrainé avec moi n’était pas du même avis et se dirigeait bien trop rapidement à mon gout vers la porte. « You! Don't move! If you open this fucking door, I swear I kill you! » Grognai-je en dégainant ma baguette.

Personnellement, je n'avais pas la moindre idée de ce que je faisais là. Je regardais d'un air las autour de moi, sortant à peine d'une de mes multiples déconnexion avec la réalité. Je ne savais pas s'ils s'agissaient de séquelles de mes mois de catatonie, mais en tout cas, cela était extrêmement pratique pour tromper l'ennui. Particulièrement en cours, mais dans n'importe quel aspect de ma pauvre vie également. Je regardai un couple. Je n'avais rien contre ça. Mais je savais que ce n'étais pas pour moi. D'un côté, ça me rendais triste. Mais bon. Je baissai les yeux vers ma tasse de thé, me souvenant alors pourquoi j'étais là. Mme Pieddodu faisait le meilleur thé cerise gingembre que je connaissais, et si j'avais bien un péché mignon, c'était celui-là. J'aurais vendu on âme pour un thé gingembre-cerise. J'attrapai ma tasse et bus une gorgée de thé. La boisson était déjà moins que tiède, et je la finis alors d'un trait. Je relevai la tête, pour regarder à nouveau autour de moi, histoire de me resituer dans l'espace, et le temps surtout. Où pouvait-il bien avoir une pendule? Mon regard tomba sur Azaella. Je l'aimais bien. On peut dire ça comme ça. Disons qu'elle avait un intérêt à mes yeux, choses déjà énorme. Elle n'était pas venue me voir, ça ne m'étonnait pas. Nous n'étions pas ce qu'on peut appeler des amies. Je me levai pour rapporter ma tasse au comptoir. Je n'allais pas traîner plus longtemps. Je posais à peine ma tasse que j'entendis un cri dehors. Je fronçai les sourcils et jetai un coup d’œil vers la porte. Instinctivement, je me mise à compter. Et quand je comptais, ce n'était jamais bon signe. En tout cas pour moi. La porte s'ouvrit sur des... trucs. Une partie de mon esprit se mise à rire, mais l'autre paniquait bien trop pour que je puisse esquisser un sourire. Je n'avais jamais compris pourquoi les méchants avaient besoin d'avoir un look de méchant. C'était dans le contrat ou bien?

Mais tout ça mon esprit ne prit conscience qu'il se l'était dit que bien plus tard. Pour le coup, après avoir vue quelques éclairs verts et des corps s’écrouler, il décida de m’envoyer me planquer aux toilettes, avant que je ne comprenne que j’y étais allé. La voix tranchante d’Azaella me sortit de ma tromperie. Et je compris pourquoi le jeune homme c’était précipité vers la porte. Je reconnaissais la voix de mon frère dehors. Mon frère. Je me mise à rire nerveusement et allait m’adosser contre le mur du fond. Je passai es mains sur mon visage pour me réveiller.  « Mon frère… mon frère est en Afrique… » Marmonnai-je. Ce n’était pas logique. Cette attaque non plus n’était pas logique. Mon monde reposait sur la logique. Et mon monde était en train de s’effondrer. Je me laissai glisser contre le mur et me remise à compter pour me calmer.

C'est un piège... Voilà ce que disait la petite voix dans ma tête, elle essayait de me mettre en garde, j'aurais dû l'écouter, moi qui suis plus intelligent que la moyenne, j'aurais dû savoir que ma mère ne pouvait se trouver à pré-au-lard, il n'y avait aucune raison qu'elle soit là. Aucune. Mais sa voix ... sa voix était si réel, je ne pouvais pas l'ignorer, j'aurais été un monstre si j'étais resté dans mon coin à trembler, attendant que le danger passe, l'entendant crier à l'aide et rester sans rien faire. Je m'étais donc précipité vers la porte, sans savoir ce qui m'attendait derrière celle-ci mais une fille de ma maison me hurla dessus, me menaçant de mort, si j'ouvrais cette porte et pointait maintenant sa baguette vers moi, ainsi qu'un garçon de gryffondor. Je n'étais pas le seul à vouloir sortir de ces toilettes, plusieurs personnes m'avaient rejoint et attendait que je l'ouvre. J'avais une main sur la poignée et je tenais ma baguette de l'autre prêt à lancer mon sortilège mais maintenant que j'étais en joue, j'hésitais à ouvrir et pour me défendre, je leva ma baguette contre celle qui me menaçait ouvertement. Dans une telle situation, on ne savait pas de quoi les autres étaient capables et elle semblait bien sûr d'elle, je n'avais aucun doute sur ces attentions, si j'ouvrais cette porte, elle allait me tuer sans hésitation. Le gars de gryffondor tenta alors de calmer la situation et certaines personnes présentent hochèrent la tête pour acquiescer ses paroles. Ne pas ouvrir la porte, ne pas s'énerver, c'était bien beau tout ça, toute ces personnes qui me disaient quoi faire mais les cris ... ils ne cessaient pas, il devenait de plus en plus insupportable à entendre. Il n'avait pas tort, on allait tous mourir si on ouvrait la porte mais si on restait ici ... on finirait par mourir également, le choix n'était pas difficile à faire puisque le résultat était le même. Je ne voyais tout simplement pas comment on pouvait se sortir vivant de cette situation. « Tout ça c'est bien beau, mais on fait quoi alors ? On reste là, sans rien faire ? On attend patiemment alors que derrière cette porte des gens se font peut-être torturer ? » Je hurlais à mon tour, je tremblais d'énervement, les cris de ma mère continuait à résonner derrière moi, il était de plus en plus difficile de les ignorer. Je m'adressa alors directement à la fille de serdaigle qui tenait toujours sa baguette pointer sur moi « Vas-y, fais-le, tue moi, parce que ce sera le seul moyen pour m'empêcher d'ouvrir cette porte ! » Je me retourna une nouvelle fois vers la porte, complètement incertain de mon destin, j'allais peut-être mourir de la main d'une de mes camarades, j'allais peut-être mourir de la main d'un de ses attaquant ou j'allais peut-être survivre, bien que la dernière hypothèse me semblait la moins réalisable. J'ignora les protestations derrière moi et j'ouvris sans plus d'hésitation cette porte qui commençait à me soûler «alohomora ! »  

Il y avait les cris de Gauthier qui emplissaient tout l'espace autours de toi, mais je savais très bien qu'il ne m'appellerait jamais à l'aide comme ça, c'était la seule chose qui me permettait de garder la tête froide, du moins si l'on pouvait dire ça comme ça, mais ses plaintes me vrillaient les tympans, et l'espaces de quelques secondes j'eus envie de sortir de ces toilettes rien que pour les faire cesser, parce que j'avais l'impression de devenir folle. Et je devais avoir l'air de l'être, entrain de menacer un de mes camarades, baguette en main. Mais bon sang, étais-je la seule à flairer quelque chose de pas net dans toute cette histoire? Et même... Le passé m'avait appris qu'il valait mieux penser à soi avant de faire quoi que ce soit. Pourtant, peu à peu, je sentais ma bonne résolution défaillir, la moindre seconde me donnait encore plus envie de me jeter à l'extérieur pour réduire en charpie ceux qui osaient lui faire du mal. Me mordant la lèvre, fort, pour garder les idées claires je resserrai ma main sur ma baguette, me refusant à tout tremblement, à tout sentiment. Il fallait au moins que l’un d’entre nous reste calme, il fallait au moins que l’un de nous veuille survivre. Peut-être, la manière que j’employais n’était-elle pas la meilleure, mais au moins, je tentais de nous sauver. De me sauver en premier lieu mais, puisque tous ces idiots se trouvaient avec moi… Je pouvais toujours faire un effort. Et ce même si le rouge et or qui m’indiqua de me calmer me donnait des envie de meurtre : « Me calmer ? On est en train de nous torturer mentalement pour nous faire sortir et déverser nos entrailles sur le sol de cet établissement répugnant et bien sur les trois quart d’entre vous tombent dans le panneau et tu me demandes de me calmer ? Non mais j’hallucine ! » M’exclamai-je en le jaugeant mauvaise. Serrant les dents en entendant les hurlements de tous ces gens qui se trouvaient, peut-être de l’autre côté de la porte je roulai des yeux en voyant le jeune homme que j’avais en joue me tenir tête. Il voulait que je le tue ? Il risquait d’être servi. Mais, une petite voix à l’intérieur de moi, m’indiqua que ma vengeance deviendrait impossible à réaliser si jamais j’étais envoyé à Azkaban à la suite de cet évènement. Alors, respirant le plus calmement possible je lançai un « Expelliarmus » Pour désarmer le jeune homme avant de viser la porte et de tenter de la sceller d’un « Collaporta » Pressé. Peut-être était-ce trop tard... Et si cela ne marchait pas il faudrait peut-être passer à la manière forte mais en tout cas, je n’allais nous laisser tuer comme ça… Restant appuyée contre le mur, les ongles grattant nerveusement ce dernier je lâchai d’une voix rauque : « Mckagan dit que son frère est en Afrique, soyez logiques, il ne peut pas être ici en train de se faire torturer, alors pourquoi vos proches seraient-ils là eux ? C’est totalement insensé ! »

Je comptais. je comptais sans m'arrêter, cherchant du regard une échappatoire, un truc qui tenait debout. Rien n'avait de sens, et j'avais l'impression de devenir folle. Et cela me terrorisait bien plus que nos chers hôtes. Je songeais alors à sortir de là. Peut-être que je préférais me faire descendre que continuer à glisser. Je regardais Azaella et le serdaigle s'affronter. Je ne savais pas quoi faire. Mais non, il ne fallait pas ouvrir cette porte. Pourtant le serdaigle était prêt à le faire. Je poussai un gémissement de protestation, trop perdue pour pouvoir réagir. Mais Azaella agit. Et elle parlait. Et ce qu'elle dit me revint avec force en pleine face. Mon pauvre esprit torturé n'arrivait pas à assembler le puzzle de ce qu'il savait déjà. Mais Azaella le fit à sa place, et je repris racine dans notre monde. Je respirai à nouveau plus normalement. Si cette attaque n'était pas logique, notre logique, ce que nous pensions la serdaigle et moi, avait un sens, et ça me suffisait. Ça me suffisait à ne pas croire que je devenais folle. Même si non, ces punk has been dans un salon de thé rose n'étaient pas logique. Au moins, cela donnait un coté burlesque à notre situation. Même si l'idée de crever dans des chiottes roses ne me réjouissait pas tant que ça. Crever. Ils les avaient abattus les autres. Ils...

Je me relevai péniblement, sortant ma baguette à mon tour. Pour le serdaigle ou pour nos hôtes, peu importe, mais dans tous les cas, elle allait m'être utile dans un futur proche. Autant se préparer. « Ils sont rentrez, et ils ont tués les autres. Vous croyez qu'ils nous ont laissé vivre, nous précisément, qu'ils sont allés chercher précisément nos proches pour les torturer pendant que nous sommes planqués dans des chiottes? Ils jouent. » Si on suivait la pensée d’Azaella, ce que je venais de dire était évident. Mais fallait-il faire la démarche, chose que je n’avais moi-même pas faite avant. Alors c’était toujours bon à dire, histoire d’ouvrir en grands les yeux des autres. Je reconnaissais à peine ma voix, mais c'était bien moi qui parlais. C'était étrange. Mais la situation semblait s'imposer à moi, alors. Comme quand je comprenais subitement les subtilités des sortilèges que j'étudiais. Mais ce n'était franchement pas le moment de s'interroger sur le pourquoi du comment de mes étranges connaissances. Il y avait plus grave. Par contre je doute d'un collaporta puisse les retenir longtemps quand ils en auront eu marre de jouer. Et je suis accessoirement claustrophobe… Mais ça, je le gardais pour moi. Sait-on jamais, il existait très certainement des sorts pour écouter à travers les portes, et je préférais éviter de leur donner de quoi me faire sortir plus rapidement que prévu. C’était un peu le problème avec les phobies. On a moins peur de la mort que d’elles. Sauf que dans ce cas-là, vu que je n’étais pas toute seule, j’allais peut-être essayer de me contrôler.

Je supportais de moins en moins, d'être enfermé dans ces toilettes. Comment avons-nous pu en arriver là ? D'où sortaient ces hommes ? Que nous voulaient-ils ? Pourquoi nous ? Pourquoi moi ? Je n'avais rien demandé, j'avais été trainé de force ici, je n'avais rien fait pour mériter ça. Je ne prêtais pas attention à ce qui se passait dans la pièce, tout ce dont je me préoccupais, c'était les cris déchirant de ma mère, je n'entendais qu'elle et rien d'autre, comme si tout le reste avait été mis en sourdine. Je ne tarda pas à craquer et à me décider d'ouvrir la porte. A peine avais-je réussi à la déverrouiller que la serdaigle mis ses menaces à exécution, tout du moins, elle se contenta de me désarmé et non de me tuer à mon plus grand soulagement. Je n'étais pas prêt à mourir. J'étais trop jeune. Je vis ma baguette voler dans les airs à travers la pièce. Je me retrouvais impuissant et désarmé. Je tenta comme un fou d'ouvrir la porte, m'acharnant sur la poignée mais celle-ci était à nouveau close. Puis viens subitement le silence. Tous se regardaient sans comprendre, espérant que c'était la fin de notre calvaire. Je recula de quelques pas, mon instinct me disait qu'au contraire, ça ne faisait que commencer. Et comme pour confirmer ce que je pensais la porte s'ouvrit brusquement claquant contre le mur nous offrant une vision d'horreur à vous glacer le sang. Les cris recommencèrent mais cette fois, ils venaient de notre côté. Du sang, beaucoup trop de sang ... Une montagne de corps était devant nos yeux, mutilé, agonisant. Mes yeux ne pouvaient se détacher de cette horreur quand j'aperçu ma mère, écrasé pas une dizaine de corps, en pleure, le bras déchiqueté, il ne restait plus que l'os, bien visible. La porte se referma après quelques secondes qui m'avaient semblé durer une heure, nous laissant sous le choc de ce qu'on venait de voir. J'étais figé, tel une statut. Je n'arrivais pas à enlever cette image de ma tête. Quelqu'un me bouscula et se rua sur la porte et comme avant moi, s'acharna dessus pour l'ouvrir. En vain. On était à nouveaux bloqué, seulement les rôles avaient été changés, on ne se cachait plus, on était pris au piège, ils nous tenaient. Nous et nos proches. J'essaya de reprendre mes esprits, il fallait qu'on sorte d'ici quitte à réduire cet endroit en pièce. Je bougea enfin, sortit de ma transe et alla ramasser ma baguette. J'avais une idée mais je ne savais pas si elle allait marcher et puis c'était risqué mais on ne pouvait pas rester là éternellement. Je décida d'en faire part aux autres, on était dans la même merde, il fallait qu'on s'entraide, on n'avait pas d'autre choix, il fallait faire vite, sinon ma mère allait mourir, ils allaient tout mourir et on serait les prochains. Dans un élan de courage inhabituelle de ma part, je pris la parole et exposa mon plan. « Détruisons le mur ... ! » Plusieurs regards se posèrent sur moi, me prenant pour un fou. Je continua tout de même. « Si on s'y met à plusieurs, il y a de grande chance que celui-ci cède. Avec un peu de chance, ça les surprendra et les aveuglera, nous laissant une chance de les attaquer ... et de sauver les personnes à qui on tient ... et nous par la même occasion ! » Je faisais tournoyer nerveusement ma baguette dans mes mains, je voulais passer à l'acte, il fallait faire quelque chose et vite. « A moins que quelqu'un est une meilleure idée ? »

« Un collaporta ne les retiendra pas du tout. On est là... parce qu'ils veulent que l'on soit là. Sinon, ils seraient entrés.. » Exactly, babe... Je soupirais et réfléchissais à ce qu'on pouvait faire, même s'il n'y avait pas grand-chose à faire. De pas trop suicidaire. Et la moitié de mon cerveau était concentré sur ma respiration, histoire de. Le silence se fit. Je ne le remarquais pas tout de suite. Cela faisait déjà un moment que je n'entendis plus les cris des pseudos-torturés, parce que je ne les écoutais pas, et donc ne les entendais pas. C'était impressionnant ce qu'on pouvait apprendre à faire avec son corps quand on était aussi psychosé que moi. Et puis la porte s'ouvrit. Je faillis hurler. Mais non personne n'entra. J'haussai un sourcil, et compris tout à coup ce que je voyais. Des corps, des corps, bien trop de corps. C’était étrange. C’était… dérangeant. Mon regard balaya ce tas de corps et mes yeux tombèrent sur mon frère. Les larmes me montèrent aux yeux. Je savais que cela était impossible. Mais il était là. Et je ne l’avais pas sauvé, comme lui m’avait sauvé. Je commençais à lever la main et sa direction quand la porte se referma brutalement. Les enfoirés… Ils s’éclataient, hein. Je fermais les poings. "Venez tous les deux... Je ne vais pas laisser ces bâtards faire de telles choses... Que cela soit réel ou pas, je déteste que l'on me prenne pour une conne." Je me tournai vers elle le visage en larmes. Je passai mon bras son mon visage pour le sécher, et regardai les deux serdaigles. Leur idée me convenait bien sur le point de sortir de là. Mais bon.

«Sinon ça vous dis pas de faire sauter un autre mur. » Je désignai du doigt les murs qui ne donnaient pas directement dans le salon de thé. « Je sais bien que s'ils ne sont pas complètement cons ils seront de l'autre côté aussi. Mais peut-être en moins grand nombre... ou alors ils estiment qu’on n’arrivera pas à faire sauter un mur aussi épais. » Je secouai le bout de nez, comme d’habitude quand je réfléchissais vraiment. «De toute façon, il va falloir se battre… » Je soupirai et regardai les autres. Tous les autres. Ils étaient terrifiés et blessés. Mais ils voulaient se battre. Alors qu’ils n’arriveraient jamais à lancer les mêmes sorts que leurs adversaires. Et si nous arrivions à survivre à coup d’  « expelliarmus » contre de tels adversaires, on aurait plus qu’à aller jouer au loto sorcier. Ils étaient... faibles. Non. Pas faibles. Ils avaient une conscience. Une trop grosse conscience.

Je devais protéger ma famille, je le devais pour moi, pour mon père, jamais il ne me pardonnerait si je restais les bras croisés, à ne rien faire alors que ma mère était en train de souffrir le martyr. Voir le corps de ma propre mère mutilé était horrible, voir ses yeux m'appeler au secours... Je devais être fort, je devais être courageux. Du courage, il allait m'en falloir plus que jamais. On commence à mettre en place une stratégie, tout le monde est enfin d'accord sur une chose, il fallait se battre, il fallait faire payer à ses pourritures ce qu'ils avaient fait mais surtout il fallait qu'on sorte d'ici et ne pouvant pas passer par la porte, il ne nous restait plus qu'une seule solution, défoncer le mur. Certains, restèrent encore dans leur coin à pleurer sur leur sort, pour ma part, je pleurais plus tard, quand je serais seul, si je survivais à cette journée, ce qui serait un miracle. Alors, qu'une fille de ma maison, deux gryffondor et moi-même, étions sur le point de mettre à exécution notre plan, une voix brisa le silence suivi d'une lumière verte qui s'échappa de chaque côté de la porte nous laissant sans voix puis des rires sadiques s'élevèrent de la pièce d'à côté, ce qui semblait être un corps tomba lourdement sur le sol. L'horreur se lisait dans tous les regards, chacun se demandait si c'était la personne qu'il connaissait. J'étais pétrifié à l'idée que ma mère faisait partis des victimes qui continuaient à tomber. « Nous devons prendre nos baguettes et nous battre. » Je regarda le gryffondor qui semblait garder son calme malgré la situation, je hoche la tête d'accord avec lui, ça ne servait à rien de paniquer maintenant, ce serait leur donner satisfaction, on n'avait pas d'autre choix que de se battre pour que cesse ce cauchemar. Il lança une boule d'énergie sur le mur, ne laissant qu'une fissure. A mon tour, je mis toute ma rage à travers les sorts que je lançais sur le mur qui ne voulait pas céder, on était tous concentré à faire tomber le mur. J'essayais de ne pas penser à ce que je trouverais de l'autre côté, je ne voulais pas imaginer une seconde que ma mère était morte, comment pourrais-je vivre avec le fait que je n'ai pas pu la sauver ? Je commençais à désespérer en voyant le mur toujours debout devant nous, pour l'effet de surprise, c'était foutu, vu le boucan qu'on faisait, ils avaient surement deviné nos intentions. D'autre, comme moi, semblait penser qu'on n'y arriverait jamais, quand enfin, la chance nous sourit. Nos efforts furent récompensés, le mur commençait à s'effondrer, laissant un trou, suffisamment grand pour avoir un aperçus de ce qu'il se passait de l'autre côté mais pas assez pour voir qui était mort, les corps étendus sur le sol, semblait tous se ressembler. Dans un dernier effort, je lança un dernier sort sans réfléchir " Bombarda Maxima ! " Le mur en piteux état, éclata alors en mille morceaux, pas très brillante mon idée, le sort fut plus puissant que je ne le pensais, des éclats de pierre volèrent dans tous les sens, blessant au passage les personnes qui se trouvaient près du mur que ce soit de notre côté ou de l'autre, un nuage de fumée nous octroyais maintenant la vue, nous aveuglant pendant quelques minutes et ce fut le chaos, des cris retentirent de part et d'autre, je leva ma baguette près à me battre mais j'étais incapable de distinguer qui était les ennemies ou les amis. Qu'avais-je fais ? pensais-je avec horreur.

Un sortilège s’échappa de ma baguette et vint s’écraser contre le mur, abimant à peine le plâtre. D’autres sorts s’y ajoutèrent mais cela ne servait à rien, du moins pour le moment. Les hommes masqués devaient se douter que l’on tenterait de faire ça, c’était comme s’ils avaient toujours un coup d’avance sur nous, cela m’exaspérait. J’osais croire que je n’étais pas prévisible et ces hommes me démontraient absolument le contraire. Un éclair vert me sortit de mes pensées, puis un autre, BOUM un corps qui tombe BOUM et un autre, je baissai la tête, fermant les yeux pour ne pas voir les éclairs, mais les sons eux ne peuvent pas disparaitre. Je refusais de montrer mon mal-être. Parce que cela montrerait ma faiblesse. Mes faiblesses, du moins si mon esprit ne me jouait pas des tours. J’avais entendu six bruits de chute. J’avais compté dix corps amoncelés, dont deux semblaient être mes proches… Cela leur laissait peu de chance. Même si au début, j’avais pensé que c’était vraiment faux, juste un piège pour nous pousser à sortir de notre cachette, pour nous torturer psychologiquement avant de passer au physique. Dieu sait à quel point j’aurais préféré qu’ils débutent directement par nous faire du mal, du mal qui se voit, qui soit réel. Je préférais ce qui était réel, ce que je pouvais prouver et qui laissait des traces. Je préférais largement que l’on voit mes blessures, je n’aimais pas que l’on puisse découvrir ce qui était dans ma tête, mais pour ça, il apparait que Seraphine était plus douée que moi. Mais elle était aussi plus faible, parce qu’à force de tout garder pour elle, cela l’avait détruite. Il l’avait détruite. Mais au fond de moi, elle bouillonnait de voir que ces gens avaient fait du mal à son grand amour. Me mordant la lèvre je jetai un œil à mes camarades qui s’escrimaient à ne pas entendre ce qui se passait de l’autre côté du mur. Certains pourtant c’étaient effondrés et sanglotaient au fond des toilettes. Soupirant je me détournais d’eux, ravalant un regard empli de pitié. Je préférai me tourner vers ceux qui voulaient se battre, dans tous les cas, même si Gauthier et Vlad n’étaient pas de l’autre côté, ils avaient réveillés la colère de la guerrière, de l’espionne, de celle qui torturait et tuait. Elle avait envie de sang, qu’ils souffrent autant qu’ils paraissaient faire souffrir ceux que j’aimais.

Me mordant la lèvre, presque pressée d’en découdre je lançai un nouveau sort en même temps que le gryffondor et le mur laissa apparaitre un morceau de l’autre pièce. Me préparant à recommencer, je n’en n’eus pas le temps car, mon collègue de serdaigle fit exposer le mur déversant une tonne de poussière autours de nous. Impossible d’y voir à plus de quelques centimètres. Autant je remercierai mon camarade, autant j’aurais préféré qu’on puisse voir nos ennemis de l’autre côté. Sortant ma baguette, je posai ma main libre sur l’épaule d’une personne proche de moi avant d’avoir un flash. Pop Je venais de transplaner, accompagnée du coup de mon compagnon, ou bien de ma compagne d’infortune de l’autre côté du salon de thé. Il y avait moins de poussière, j’avais l’occasion d’y voir plus clair. Une silhouette sombre se dessina devant moi : « Diffindo ! » Lançai-je dans l’espoir de voir sa peau de zébrer et l’hémoglobine se déverser sur le sol. Mais je manquais ma cible. Jurant, furieuse je braquai ma baguette sur l’homme, à nouveau : « Sectusempra ! » J’étais plus violente et plus déterminée, je détestais rater ma cible et je détestais qu’on fasse mine de s’en prendre en moi d’une manière ou d’une autre. Mais je n’ai pas eus le temps de voir si mon sort avait fait mouche.

Citation :

+ après une brève bataille, nous sommes les quatre élèves de poudlard encore sur leurs pieds. Suite au sortilège de Garrett, toutes les illusions s'évaporent et vous vous retrouvez face aux fanatiques (qui tombent des nues et semblent, rien qu'un instant, effrayés). A vous de vous amuser... pour un moment. Profitez.

Je tente de voir à travers la poussière qui s'était propagé à travers la pièce, on avait enfin finie par faire tomber le mur mais c'était loin d'être terminé, les choses sérieuses avaient commencé, finis de se cacher, le combat était inévitable. J'entendis et vis des sortilèges fuser dans tous les sens, je devais me tirer d'ici et vite fait, je me trouvais en plein milieu du champ de bataille. Je vis mes camarades tombé l'un après l'autre mais je ne me souciais pas d'eux, c'était peut-être dégueulasse mais c'était la stricte vérité. Je courais à travers les décombres évitant tant bien que mal les sortilèges, en en jetant moi-même sans regarder qui je visais, j'essayais de sauver ma peau mais un sortilège me toucha, m'envoyant rouler bouler sur le sol, ma tête cogna fortement contre un débris de pierre m'étourdissant pendant quelques secondes. Le choc passé, je découvris les dégâts, j'avais le bras gauche en sang, probablement cassé, je ne pouvais plus m'en servir mais je n'étais pas au bout de mes souffrances. Je leva les yeux et vis juste devant moi ma mère. Un sorcier la tirait sur le sol par les cheveux mais aucun cris de sortait de sa bouche, ses yeux étaient éteints, son corps sans vie. J'étais arrivé trop tard, je n'avais pas pu la sauver, elle était morte."Espèce de ... " Je n'avais même pas la force de hurler ou de pleurer, je ne pensais qu'à lui faire payer, me venger, la colère m'avait envahi, quelque chose en moi se réveilla, l'envie de les voir souffrir, je voulais leur faire payer ce qu'il m'avait fait, j'avais des envies de meurtres, j'avais envie de tuer, de les tuer tous jusqu'au dernier, je voulais voir leur corps sans vie à mes pieds, je voulais voir la peur dans leur yeux, j'allais leur faire payer. Plus rien ne comptais, plus rien n'avait d'importance, je me jeta alors corps et âme dans la bataille, je ne me souciais plus de mourir ou pas, j'aspirais à la vengeance. Je m'étais relevé difficilement mais mon bras droit était toujours valide, j'avais toujours ma baguette, je n'avais pas dit mon dernier mot. Ils étaient beaucoup trop nombreux, beaucoup trop fort mais je ne baissa pas les bras, enfin le bras qu'il me restait, je lançais sortilèges sur sortilèges, tout ce que je connaissais, pour une fois que mon savoir m'était utile. Je faisais abstraction de la douleur, je ne me préoccupais pas de mon bras qui continuait à pisser le sang sans s'arrêter. J'étais en plein duel avec un sorcier lorsque les corps sur le sol commencèrent à disparaitre, mon ennemi fut déconcerté pendant une seconde et j'en profita pour le mettre au tapis. Je regarda tout autour de moi, en comprenant enfin la supercherie, je vis ma mère s'effacer petit à petit. Une illusion, ce n'était qu'une illusion. Seule quatre d'entre nous était encore debout, seulement bien que les autres soient plus nombreux, on avait l'avantage, ils ne pouvaient plus rien contre nous, plus aucun moyen de pression, rien qui pourrait nous effrayer. J'étais chauffé à bloc, je me retourna vers les sorciers masqués qui se regardaient entre eux, comprenant qu'il était dans le pétrin. Un sourire sadique sur le visage, je regarda nos adversaires qui avaient enfin compris qu'ils étaient dans la merde. Je m'avança d'un pas, leva ma baguette près à attaquer quand mon corps décida que sans était trop pour lui et me lâcha au plus mauvais moment. Le sol sembla s'écrouler tout d'un coup sous moi, ma vision se troubla, un voile noir apparu devant mes yeux, mes oreilles commencèrent à bourdonner. Je ne me sentis pas tomber et m'écrouler sur le sol, j'avais à peine fermé les yeux une seconde et quand je les avais ré-ouvert, tout ce que je vis, c'est une mare de sang, j'étais allongé dans mon propre sang, d'un rouge foncé qui continuait à s'échapper de mon bras. Il semblait que ma dernière heure avait sonné.