il était une fois il y a de cela plusieurs siècles... juliana était une puissante sorcière de sang pur. au départ, elle étudia dans les marches du nord, à durmstrang. suédoise de nationalité, dure, froide et hautaine, on ne l'avait pas imaginée aller autre part que parmi les étudiants de glace. elle n'eut aucun problème à finir ses années, terminant même parmi les meilleurs éléments de sa promotion. mais ce n'est pas pour ça que l'on connait la jeune femme. vers l'âge de vingt-quatre ans, après plusieurs années passées à servir les aquilons de glace, elle tomba nez à nez avec leur chef, aleksander romanov. qui aurait pu penser, à cette époque, qu'ils deviendraient aussi proches par le futur ? mais revenons à nos moutons. elle ne sut jamais ce qui avait poussé le sorcier à assassiner son premier bras droit, mais toujours était-il qu'elle était arrivée pile au bon moment. toi ! quel est ton nom ? elle pinça les lèvres et s'arrêta, baissant les yeux. on respectait un tel individu. pas par admiration mais par crainte. juliana udinov, monsieur. très bien, tu seras mon nouveau bras droit. elle écarquilla les yeux et osa relever la tête pour le toiser. elle s'attendit à recevoir un coup de la part de son leader. mais rien ne vint. il pivota sur lui même et disparut au détour du couloir. le soir même, il la fit appeler dans ses quartiers afin de s'entretenir à propos de son rôle. c'est sous cette identité que l'on connait juliana udinov : l'impitoyable bras droit d'aleksander romanov, et pas comme la jeune femme un peu perdue qui fut désignée au hasard pour devenir une tueuse. oh, bien sûr, elle avait toujours envié les grands combattants, mais à présent qu'elle se trouvait à leur place, il fallait qu'elle devienne quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus froid, de plus hautain encore. toute l'innocence et la bonté qui lui restaient furent piétinés sans aucune pitié par son chef, ce soir là.

... une histoire d'amour dont on ne vous parlera pas... très vite, elle céda, ses jambes ne la portant plus. aleksander en voulait plus, toujours plus. il hurlait sur elle, l'obligeant à se relever à chaque fois, lui assénant des coups toujours plus durs. il fallait avoir une défense d'acier, une attaque d'acier, tout en restant discrète et modeste. il fallait qu'elle puisse se battre sans magie, tout en restant redoutable avec une baguette. il fallait que son mental ne s'avoue jamais vaincu. il fit disparaître la peur de sa palette d'émotions, lui inculqua une haine sans faille des déserteurs et des traîtres. au bout de plusieurs mois, elle devint la parfaite seconde. une combattante redoutable, capable de mettre son propre chef par terre. un jour, elle avait réussi à le battre. ce jour-là, elle avait passé un très mauvais quart d'heure. elle apprit donc ce que voulait dire "cacher ses atouts". ana il lui était le seul à l'appeler ainsi bouge pas. ça, ça ne sentait pas bon. mais il était déjà au dessus d'elle, ses lèvres se pressant contre celles de la sorcière qui poussa un cri surpris. mais elle devait avouer qu'elle aussi, elle en avait eu envie. il la poussa jusqu'à son bureau où il l'allongea, l'immobilisant fermement, lui arrachant un gémissement. pendant des années, les deux sorciers entretinrent une histoire passionnée. entre cris et gémissements, il était difficile de faire la différence lorsqu'il s'agissait de ces deux-là. il n'hésitait pas à être particulièrement violent avec elle. peu à peu, une nouvelle complicité naquit entre eux, épargnant à juliana de nombreux coups. et puis un jour, il tourna court à leur relation. arrête, juliana, ça suffit. on a passé du bon temps, maintenant c'est fini. son ton était ferme et sans appel. mais... dois-je te rappeler qui je suis, et qui tu es ? elle lui lança un regard noir, et ne vit même pas la gifle partir. il s'avérait que s'il avait décidé qu'être exclusif avait du bon -ou en tout cas c'était ce qu'elle avait cru comprendre d'après les dires des soldats qui le surveillaient pour elle- mais, évidemment, pas avec juliana. cette dernière réussit à mettre un nom sur l'heureuse élue quelques semaines plus tard. et c'était lui qui haïssait les traîtres ? c'était un doux paradoxe. elle n'eut pas réellement le temps d'intervenir avant qu'aleksander de meure, quelques jours plus tard. même pas de sa propre main. un vrai dommage.

c'est d'un autre temps dont il s'agit, on parle de paix, cette fois-ci... lorsqu'elle était petite, personne ne s'imaginait qu'un jour, elisa plongerait dans les tréfonds de la folie. elle était toujours souriante, aimable, pleine de vie. jusqu'à l'âge de onze ans environs lorsque ses pouvoirs, et ses dons par la même occasion, commencèrent à apparaître. pendant les premières semaines, elle resta muette. on pourra appeler ça le début de la fin. se renfermant sur elle-même, si lentement que personne ne s'en aperçut, la peur lui tordait les entrailles au fur et à mesure que ses pouvoirs se manifestaient. un jour, elle fit brûler une parcelle de gazon derrière la maison, quelques jours plus tard, elle fit exploser la vitre de la prote d'entrée; encore lus tard, elle commença réussit à jouer du piano sans même toucher l'instrument. elle perdait la tête. mais elle avait trop peur pour en parler. et puis à treize ans, qui pourrait la croire ? tu n'es pas anormale. ... je sais ce que tu penses, mais tu es une sorcière, elisa. elle avait ouvert les yeux en grand, sans vraiment comprendre. une sorcière ? après une heure qu'elle passa à lui expliquer sa vraie "nature", la directrice de cette fameuse  école de sorcellerie demanda à s'entretenir avec ses parents. ils n'avaient pas réellement fait attention aux changements qui se produisaient autour de leur fille, se préoccupant bien plus des deux derniers rejetons de la famille. après tout, elle qui était si calme n'avait jamais posé de problèmes ! c'est donc sans aucune objection de leur part qu'elisa fut intégrée à l'école poudlard. et c'est ainsi que le calvaire commença. on lui avait dit qu'elle était différente de tous ceux qu'elle avait connus dans son enfance, comme des milliers d'autres "nés-moldu" avant elle. ce qu'on ne lui avait pas dit, c'était qu'elle était aussi différente de ses semblables. tu es une empathe. une quoi ? elle était dans le bureau de la directrice, ses coudes posés sur la table, sa tête coincée entre ses mains. pourtant, rien n'apaisait les maux qui la secouaient depuis qu'elle étaitarrivée. ce n'était pas sa tête, c'était tout son corps : son coeur, son estomac. ses nerfs. tout lui faisait mal, c'était comme si elle n'avait pas dormi depuis son arrivée. ce qui était plus ou moins le cas. tu ressens les émotions de tout le monde... de tout le château surement. c'est un don que tu as ! tu n'es pas la seule à l'avoir, je te rassure. alors c'était ça ? elle n'était pas folle ? pas totalement ? elle pourrait s'en sortir, devenir normale ? comme les autres ? l'espoir revivait en elle, mais ce n'était qu'une douce illusion.

...d'une sorcière dont les pouvoirs ne purent être asservis, la trainant malgré elle dans la folie... elle fit quelques recherches, mais malgré la volonté qu'elle y mit, rien ne vint. elle en sortait toujours de plus en plus épuisée, lassée de ne rien trouver, certainement découragée. des empathes, elle savait qu'il y en avait dans l'école, pourtant, rien n'y fit, ni leurs conseils, ni leur soutient. les émotions la submergeaient toujours plus rapidement, plus fortement. évidemment ce n'était pas les siennes. elle était en première année à serdaigle et peu d'élèves avaient réussi à comprendre pourquoi elle passait ses journées seule. elisa, c'est ça ? tu es sûre que ça va ? une élève plus âgée. la jeune fille lui répondit par un sourire vague et triste. les seuls qu'elle était capable de produire depuis sont arrivée à poudlard. ça va, ça va... juste un peu fatiguée. on n'imaginait pas l'énergie que ça lui coûtait d'aligner des mots, de réussir à ne pas trembler, à ne pas hurler. très vite, elle réussit à s'enfuir dans son dortoir, loin du regard étonné de son aîné qui ne semblait pas comprendre ce qu'elle venait de faire. complètement tarée, cette fille. au fil du temps, elisa réussit à trouver quelques moments d'accalmie, aux environs de deux heures du matin par exemple. elle en profitait pour travailler un peu, pour s'échapper de son dortoir et se calmer, enfin. presque tout le monde était endormi, et peu de sensations l'envahissaient. elle retrouvait la paix durant les vacances de noël, elle rentrait à la maison, mais ses parents avaient bien compris qu'elle avait changée, qu'ils ne faisaient plus partie de son monde. son monde où elle était, malheureusement, complètement seule et enfermée, cloîtrée, presque sequetrée. après quatre ans d'essai vains, elle décida d'emménager dans une petite maison abandonnée, dans la campagne irlandaise, loin des gens. elle y passait tout le temps qu'elle pouvait. personne ne venait la déranger, et durant ce qu'elle appelait ses "moments de liberté", elle pouvait enfin respirer.