Peah s'était attendue à une cérémonie fastueuse. On ne savait réellement comment, mais tout avait capoté lorsqu'un bateau de Durmstrang avait explosé en plein ciel, percutant la protection magique du château anglais. Après cela, tout était arrivé très vite. En un rien de temps, Peah s'était trouvée enrôlée dans une petite expédition groupée vers les serres de Poudlard. Elle était forcément inquiète, mais personne - y compris elle - n'avait osé s'opposer à la volonté du directeur. En quelques minutes, plusieurs groupes d'élèves s'étaient retrouvés à courir à droite à gauche, missionnés pour aller voir si telle chose était abîmée, si telle chose était encore intacte. En tant que fan de potions, Peah devait forcément s'intéresser à la botanique, où beaucoup d'ingrédients était prélevé. Elle aimait bien l'atmosphère des serres, mais en une journée pareille, elle n'avait aucune envie de s'y retrouver.

L'assurance de Peah tomba au plus bas lorsqu'elle se rendit compte qu'ils étaient partis si presser, qu'elle-même et trois autres élèves se retrouvaient désormais seuls au devant. Elle coula un regard en biais vers A.V. Diederick, qu'elle ne connaissait pas vraiment mais qui depuis peu, lui faisait vraiment peur. Parfois il paraissait plus ou moins normal, mais d'autres fois, il lui lançait des regards vraiment flippants. Bref, Peah était mal à l'aise lorsqu'il était à proximité d'elle. Ensuite, il y avait deux autres filles : Kathleen, une Serdaigle de la même année que Peah et une Serpentarde qu'elle connaissait de vue et peut-être de nom, mais le stress lui brouillait la mémoire. « On devrait peut-être abandonner, non ? ». A.V. crevait le silence et Peah lui lança un regard tendu, sans répondre. Elle préférait attendre que quelqu'un d'autre le fasse. En attendant, ils continuaient de marcher, baguette en main. Peah apercevait un peu plus loin un nuage de fumée noir, qui n'annonçait rien de bon. « Ça sent pas bon », marmonna-t-elle, sa main crispée sur sa baguette.

Viola avait été tout aussi surprise que les autres lorsque les bateaux suédois s'étaient écrasés en direct contre la barrière magique du château. Non pas qu'elle n'ait pas imaginé que Durmstrang ne préparait pas un sale coup - pour gagner un tournoi, s'il ne s'agissait que de ça, certains étaient prêts à tout - mais elle n'aurait pas pensé qu'ils aient pu emmener avec eux quelque chose de détectable par les protections magiques du château. Depuis, elle n'avait pu s'empêcher de se demander de quoi il s'agissait. Et plus elle réfléchissait à cette situation, plus cela lui plaisait. Le directeur de Durmstrang ne portait de toute évidence plus - ou pas - le directeur de Poudlard en haute estime, et préparait définitivement un coup bas, ce que Melwyn avait compris. Au fond, c'était le déclencheur dont Viola avait besoin. Elle ne pourrait jamais enclencher de nouveau ce qui était arrivé il y a deux siècles s'il n'y avait aucune tension dans l'air. Autant dire qu'actuellement, cette tension se faisait sentir, au sens littéral du terme.

Elle avait été envoyée sur ordre du directeur en direction des serres, avec trois autres élèves. Bien entendu, elle se fichait quelque peu de cette partie du parc, et son rôle lui semblait un peu superficiel, mais elle n'avait rien d'autre à ajouter. Elle n'était qu'une élève, et bien qu'elle ait toujours voulu bien plus, elle était consciente de cette réalité. Parfois, il valait mieux ne pas se faire remarquer quand cela n'en valait pas la peine. Elle avait donc scruté du regard les trois autres envoyés avec elle, et s'en était vite désintéressée. Du moins, en apparence. Il y avait deux filles de Serdaigle dont elle se fichait éperdument, bien que leurs têtes ne soit pas inconnues, et puis un autre Serdaigle. Celui-là, en revanche, elle le gardait sous surveillance du coin de l'oeil. Elle ne le connaissait pas personnellement, mais elle avait déjà eu vent de dérapages très singuliers en sa présence, et trouvait parfois son comportement bizarre. Ce n'était que des suppositions, des non-dits, mais elle avait tendance à accorder plus de crédit à ce qui était caché qu'à ce que tout le monde savait et tenait pour vérité générale. Viola avait donc suivi le groupe de dizaines d'élèves qui s'étaient éloignés du château, puis, petit à petit, ils avaient fini par ne se retrouver qu'à quatre. Ils n'étaient plus si loin des serres - quelques dizaines de mètres tout au plus - lors qu'une fumée noirâtre s'en dégageant leur apparu. A ce moment-là, les autres ralentirent soudain, de ce qui semblait être un sentiment de méfiance commune.
« On devrait peut-être abandonner, non ? » Viola leva les yeux en l'air lorsqu'elle entendit le Serdaigle prononcer cette phrase, mais ne releva pas. Constatant que personne ne répondait, mais les autres semblaient pourtant ne pas être prêts à entrer pour autant en premier dans les serres, elle finit par élever la voix. Elle semblait exaspérée, et cela s'entendait parfaitement. « Ne dîtes quand même pas que vous êtes effrayés par un peu de fumée ? Plus vite les dégâts seront constatés, plus vite tout le monde pourra repartir ». Elle ne fit donc pas attention aux autres et continua à approcher, ne ralentissant pas le pas.

Elle n'avait pas le moins du monde peur. Pour de multiples raisons, sans doute. Comme le fait qu'elle avait connu dans sa vie antérieure des évènements bien pires qui faisait ressembler cette situation à une plaisanterie, ou encore qu'elle n'avait tout simplement pas peur pour sa vie. Par orgueil, mais aussi par courage. Elle n'avait pas peur de mourir, ce qui était bien étrange dans l'esprit de nombreuses personnes, mais semblait normal pour Viola. Elle tenait à sa vie plus que tout, mais elle n'entendait pas la vivre en ayant peur d'agir ; elle n'arriverait tout simplement jamais à ses fins si elle se mettait à réfléchir comme ça. Et puis, même si un soupçon de méfiance demeurait toujours dans son esprit, elle ne voyait pour l'instant que de la fumée, et des serres. Les récents évènements ne la faisait pas penser que quelque chose puisse arriver ici. Ce n'était que des serres, et elle savait se défendre. Si seulement.

✤Explications:

« Je peux assommer Viola, si vous voulez. On n’aura qu’à dire qu’elle est tombée et qu’on n’a pas pu aller jusqu’au serres puisqu’il faut l’emmener à l’infirmerie. Ils enverront d’autres gens là-bas et nous, on sera en sécurité… », enchaîna Kathleen. Peah lui lança un regard en biais, toujours sans rien dire. Elle était vraiment tombée sur un groupe de taré, y'avait pas à dire. N'empêche, personne ne fit rien et Viola prit les choses en main, s'avançant dans la serre, ignorant tous les codes de la prudence. Après l'épisode de Pré-au-Lard, Peah n'était pas franchement très chaude pour rentrer comme ça dans un endroit qui fumait de partout. Elle redoutait carrément ce qu'ils allaient pouvoir trouver dans la serre.

En entrant en dernière derrière les autres, Peah pensa tout d'abord que c'était un vrai carnage. La serre avait été défoncé, le sol était couvert de morceaux de verre, de débris de pots cassés et de plantes miteuses. La professeure de botanique n'allait pas du tout être contente. Ce qui était incongru, quand même, c'était les dizaines et les dizaines de petites fioles qui jonchaient le sol : il y en avait de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Instantanément, Peah se méfia. Il n'y avait jamais de fioles dans les serres, jamais. Seulement des pots à rempoter, de l'engrais magique et des plantes magiques en tout genre. Sans s'en rendre compte, elle inhala comme les autres le parfum qui s'échappait d'une grosse fiole aux teintes ambrées. L'odeur lui piqua le nez et elle fronça ce dernier, sa baguette tenue devant elle, éclairée par un sortilège Lumos. C'est alors qu'elle les vit : là-bas, au fond de la serre, se dressaient des silhouettes étranges, mi-humaines et mi-végétales. Peah étouffa un cri de terreur : depuis Zonko, son niveau de courage était tombé très bas. Elle voulut reculer, mais ne fit pas un pas. Au lieu de ça, c'est Viola, à côté d'elle, qui recula. Peah voulut mieux regarder sa voisine, mais elle ne put bouger, comme paralysée. Elle avait l'impression de n'être plus qu'une petite voix recroquevillée dans un corps qu'elle ne contrôlait plus. Pire, elle vit sa baguette se dresser devant elle, alors qu'elle n'avait pas voulu faire ça. Encore un geste de recul, que Viola exécuta. Peah était tellement surprise de ce qui lui arrivait, qu'elle en oubliait presque les hommes plantes qui avançaient d'un pas lourd, lentement mais surement. En marchant, ils écrasaient des fioles qui laissaient échapper leur précieux contenu. Peah, adoratrice des potions, y voyait là un autre très mauvais signe. « Incendio ! », hurla-t-elle alors que c'était Viola qui brandissait la baguette. Sur le coup, ça lui avait paru être une bonne idée : brûler des hommes plantes, tout ça. Elle en toucha un, qui poussa un hurlement étrange en se consumant, contaminant son voisin qui hurla à son tour. Le truc, c'est que maintenant, Peah avait peur que son sortilège ne prenne des proportions démesurées et qu'ils ne crament tous. A peine cinq minutes qu'ils étaient arrivés dans la serre, et déjà tout allait mal. « Aguamenti ! », hurla-t-elle de nouveau, le sortilège sortant de la baguette de Viola.

Viola avait levé les yeux au ciel lorsqu'elle avait vu Kathleen se pencher vers les autres après qu'elle eut pris la parole. Personne n'était assez courageux pour lui faire face et s'opposer à elle, mais en revanche, ça ne dérangeait visiblement pas la Serdaigle d'essayer de se débarrasser d'elle discrètement ; car, de toute évidence, c'était ce qu'elle essayait de faire. Plus ou moins discrètement, d'ailleurs, pour quiconque savait observer. En temps normal, Viola aurait provoqué la brune, n'appréciant pas le moins du monde que les gens se liguent contre elle dans son dos ; mais lorsqu'elle avait vu que les autres n'avait pas réagi à ce qu'avait bien pour leur dire Kathleen, elle avait laissé tomber et avait continué à s'avancer vers les serres. En voyant qu'ils la suivaient finalement, cela avait confirmé sa sensation qu'ils ne tenteraient rien pour elle, qu'ils n'oseraient pas. Même si personne, hormis les membres du pouvoir des Cinq, savaient qu'elle était réellement puissante et dangereuse, ses intentions mauvaises se reflétant parfois sous forme de magie noire, elle dégageait une aura mystérieuse et inquiétante, à laquelle peut osaient se frotter. Si on oubliait le fait qu'elle était la fille du ministre de la Magie, et qu'elle n'était donc pas la meilleure personne à attaquer, si on tenait à sa liberté.

Elle entra en première dans les serres, suivie de peu par les autres. Le spectacle qui s'offrait à elle était sans aucune doute pire que ce qu'elle avait imaginé, ou plutôt espéré. Elle savait que Durmstrang préparait quelque chose, mais elle pensait sincèrement que les serres étaient juste emplies de débris d'un des bateaux norvégiens, et que rien de spécial ne s'y trouverait vraiment. Elle avait eu tout faux, et une réelle surprise pouvait se lire sur ses traits, à défaut qu'une quelconque peur s'y affiche. Instantanément, elle sortit sa baguette et fit invoqua un “lumos” sans prononcer le moindre mot. La serre n'était pas plongée dans l'obscurité, mais une étrange fumée blanchâtre rendait la vue difficile. Des dizaines de fioles brisées gisaient sur le sol, ayant déversé leurs contenus ambrés sur la terre brune tapissant l'endroit. Une myriade de couleurs s'offraient à eux, et pourtant, ce n'était pas le moins du monde rassurant.

Lorsque, soudain, elle fut incapable de faire un pas de plus, Viola se maudit intérieurement, plus qu'elle ne commença à paniquer. Toute à sa confiance absolue en elle, elle était rentrée dans les serres sans se méfier de la brume blanche qui la tapissait, et qui devait sûrement contenir des subtances magiques. Elle faisait désormais le lien sans mal entre sa paralysie soudaine et cette brume, mais c'était trop tard. Refusant de se laisser aller à la panique comme les autres qui retenaient des cris étouffés, elle allait tenter d'activer sa magie à travers un sort imprononcé lorsqu'elle aperçut des silhouettes sombres se rapprocher rapidement d'eux. Toujours immobile et incapable de bouger, Viola regarda avec une méfiance nouvelle ces espèces d'hommes-plantes, de toute évidence aux intentions mauvaises, arriver dangereusement près d'eux. Lorsqu'elle avait le plein contrôle de son corps, la peur ne prenait jamais le pas sur elle ; elle n'avait rien qu'elle avait peur de perdre, et était prête à donner sa vie pour ses convictions, ce qui la mettait à l'abri du grand fléau qu'était la terreur. Mais à présent qu'elle avait perdu le contrôle de son corps, elle commençait réellement à s'inquiéter. Soudain, son corps eut un mouvement de recul sans qu'elle ne l'ait décidé, et tourna la tête vers les autres, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Voyant que Peah la regardait avec horreur, elle comprit que ce devait être la Serdaigle qui devait maintenant contrôler son corps. Circonspecte pendant une demi-seconde, elle fut ensuite envahie par une rage incontrôlable. En plus d'être envoyée au fond d'une serre inutile avec un groupe de Serdaigles ennuyants, elle avait maintenant perdu le contrôle de son précieux corps au profit d'une jeune fille chétive qui n'avait même pas osé s'opposer à elle, alors que la peur d'entrer dans les serres s'était lue sur son visage. Viola, bien trop fière et hautaine, ne supportait pas l'idée qu'une personne comme Peah puisse faire de son corps ce qu'elle voulait ; c'était inconcevable. Une haine grandissante en elle, elle concentra toute son attention sur sa magie, lorsque soudain, elle sentit son corps partir en arrière à nouveau. Décontenancée, elle fronça encore plus les sourcils, et fusilla Peah du regard lorsqu'elle vit sa main se soulever toute seule et projeter un sortilège d'incendio. Avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre mouvement, un aguamenti remplaca le sortilège précédent. A présent, elle hommes-plantes se dressaient toujours contre eux, et n'allaient pas tarder à atteindre le bouclier qui était sorti de la baguette d'A.V. Ne sachant pas si elle contrôlait le corps de quiconque, Viola essaya de passer outre les différents mouvements que Peah pouvait bien infliger à son corps, et se concentra sur sa magie, décidant de pointer sa baguette en direction des hommes-plantes. Elle vit que Kathleen effectua le geste à sa place et cela la dégouta un instant ; de tous, la Serdaigle était sans doute celle qu'elle méprisait le plus, pour avoir tenté de jouer derrière son dos. L'idée de faire passer sa puissance magie à travers le corps de cette inconnue alimentait la rage qui bouillait à présent en elle. Mais elle n'avait pas le choix, étant donné que les sortilèges étant sortis de sa baguette jusqu'à présent s'étaient révélés complètement inutiles. Avec une intention des plus léthales, elle dirigea sa volonté sur sa magie, et invoqua un “sectumsempra” silencieux, une fois de plus. Elle était assez rompue à l'exercice de la magie sous toute forme pour ne plus avoir besoin de prononcer nombre de sortilèges. Et puis, surtout, elle ne voulait pas donner la preuve aux autres qu'elle utilisait de la magie noire. Un jet de magie d'une rouge très sombre fusa en un jet puissant de la baguette de Kathleen, pour toucher de plein fouet les hommes-plantes qui commencèrent à pousser un cri strident tandis que leurs corps semblaient être lacérés par des coups de couteau invisibles. Ils avaient ralenti, se tordant sur place, mais le sortilège ne semblait pas les avoir achevé pour autant. Ils étaient bien plus résistant que n'importe quel être humain, et Viola réalisa alors que Durmstrang avait mieux fait son travail qu'elle ne le pensait. Ils allaient avoir énormément de mal à s'en débarrasser, surtout si personne ne contrôlait son propre corps.

Alors qu'elle voulait lancer un nouveau sortilège, elle sentit sa magie se distordre, puis refluer. Comme si le corps de Kathleen la rejetait soudain, alors qu'elle avait jaillit étonnamment puissamment lors du premier sortilège. Viola fixa quelques secondes la jeune femme, une lueur d'incompréhension dans ses yeux. La magie noire s'était étrangement bien adaptée au corps de Kathleen, ce qui était une surprise en soit, mais elle en était maintenant repoussée, ce qui était encore plus singulier. Attendant que sa magie reprenne le dessus sur ce corps qui cherchait à l'éliminer, elle se tourna ensuite vers Peah, une lueur sauvage dans les yeux. « S'il arrive quoi que ce soit à mon corps, tu le regrettera ». Ce n'était peut-être pas le moment de menacer la fille qui contrôlait son corps, mais elle ne comptait pas se laisser contrôler par la peur et laisser Peah faire ce qu'elle voulait de son corps. En revanche, elle, n'aurait aucun scrupule à envoyer le corps de Kathleen au massacre.

« S'il arrive quoi que ce soit à mon corps, tu le regretteras », lui balança Viola. Quitte à choisir, Peah aurait préféré contrôler le corps de Kathleen : c'était celle qui lui inspirait le plus de sympathie (et de loin), dans leur petit groupe. Au début, Peah avait trouvé ça bizarre qu'elle propose de but en blanc d'assommer Viola mais maintenant, elle comprenait pourquoi. Cette fille était, aux yeux de Peah, l'archétype de la bonne Serpentard, vile et rusée. Ses cheveux noirs et son allure rendaient un peu plus crédible le tout. Elle aurait aimé arrêter son contrôle sur le corps de Viola, mais cela semblait pour le moment impossible. De plus, elle avait déjà priorisé ses intentions : d'abord se débarrasser des hommes-plantes et seulement après, trouver un moyen de reprendre possession de son propre corps pour laisser celui de sa camarade Serpentard tranquille. Elle était en train de réfléchir à un moyen d'échapper à un nouveau carnage, lorsqu'elle entendit A.V. crier un sortilège derrière elle, qui sortir de sa baguette. Une immense détonation jaillit de sa baguette, l'envoyant valdinguer au sol. Elle tomba sur le dos, le souffle coupé par la chute. Kathleen qui était à ses côtés, était tombée avec elle et semblait tout aussi désorientée.

Peah redressa d'abord la tête, ce qu'elle regretta immédiatement. C'était comme une vision d'horreur : les hommes plantes touchés par le sortilège, au lieu de simplement mourir - ç'aurait été trop facile, hein -, se divisèrent en deux. On passa alors à 16 hommes plantes, dont 6 miniatures qui semblaient avoir un nouvel avantage, celui de la vitesse. Leur vision terrifiait littéralement Peah, mais ce fut Viola qui frissonna à sa place. Alors, quelque se produisit : un homme plante, un peu plus vigoureux que les autres, se jeta au visage de Viola, qui ne bougea pas d'un pouce, puisque c'était Peah qui contrôlait son corps et que celle-ci était figée par la peur. Quand enfin elle se sortit de sa torpeur, elle voulut aider Viola en faisant se débattre son corps à elle, ce qui n'était pas si facile. Néanmoins, elle réussit plus ou moins à débarrasser Viola de son assaillant, le temps d'un répit, avant que celui-ci ne revienne à la charge. Peah allait de nouveau aider Viola, lorsqu'elle vit du coin de l'oeil qu'un autre monstre attaquait A.V., qui perdit connaissance. Peah ressentit une sensation des plus étranges : son esprit était toujours alerte mais son corps s'évanouit, suivant la chute d'A.V., et ses yeux se fermèrent. Elle était en plein désarroi et faillit appeler à l'aide, mais A.V. avait du reprendre conscience parce qu'à peine trente secondes plus tard, ses yeux se rouvrirent et son corps se releva. Elle avait l'impression que quelque chose clochait : A.V. semblait plus confiant, ce qui était vraiment étrange puisqu'il venait de s'évanouir... pendant trente secondes top chrono. Peah regarda où en était Viola, mais au lieu de ça, elle vit un nouvel homme -plante miniature qui s'était approché, et se jetait désormais sur Kathleen, qui était toute proche. « Kathleen ! », hurla-t-elle pour la prévenir.

La situation était devenue totalement incontrôlable. Aucun des quatre élèves n'arrivait à se faire au fait qu'ils contrôlait le corps d'un autre, et les plantes se rapprochaient dangereusement. Beaucoup trop dangereusement. Lorsqu'enfin, A.V lança un "bombarda maxima" à travers la baguette de Peah, Viola crut un instant que cela lui laisserait un temps de répit suffisant pour qu'elle réfléchisse à comment récupérer le plein usage de son corps. Bien au contraire, le sort donna l'impression de faire exploser les hommes-plantes, mais cela empira en réalité la situation. Les membres arrachés se transformèrent à leur tour en mini-hommes plantes, si bien qu'ils étaient maintenant face à pas moins de seize adversaires. Viola roula des yeux effarés à travers Kathleen, pestant rageusement contre A.V, ne désirant rien d'autre que l'enchaîner pour qu'il ne cause pas encore plus de dégât. Jamais elle ne reconnaîtrait que ce n'était pas sa faute, qu'il ne pouvait pas savoir que cela ne ferait qu'empirer la situation ; tout ce qu'elle voyait, c'est qu'il aurait mieux fait de s'abstenir, bonne intention ou non.

Tout ce qu'elle eut le temps de faire, ce fut de voir Peah et Kathleen tomber à la renverse, et un homme miniature se jeter sur elle. Par automatisme, elle leva sa baguette mais son corps se bougea pas d'un centimètre, et elle n'eut donc pas le choix d'essayer de se débattre une fois la plante accrochée au visage. Sauf que son corps se contentait d'être malmené par la plante qui griffait et mordait, tandis que c'était le corps de Kathleen qui se tordait sur le sol. Viola eu envie de crier à Peah de faire quelque chose, mais elle ne pouvait même pas ouvrir la bouche. Enfin, elle eut l'étrange sensation de sentir ses bras bouger sans qu'elle ne l'ait demandé, mais elle se laissa faire sans rechigner, cette fois. Lorsqu'elle envoya valdinguer la plante contre un mur dans un dernier geste, elle voulut remercier Peah en hochant la tête – elle n'était quand même pas reconnaissante au point de lui adresser la parole – à travers Kathleen, mais elle n'en eut pas le temps pour qu'un autre homme-plante se jeta sur elle. Alors qu'elle faisait un pas en avant pour se positionner par automatisme face à son adversaire, elle fut la surprise de voir son propre pied s'avancer. Ne se posant pas plus de questions, elle fit déferler sa magie contre la plante qui termina sur le sol, tordue et recroquevillée. Mais elle n'eut aucun répit, une autre plante se jetant sur elle. Elle pensa pouvoir s'en débarrasser aussi facilement, maintenant qu'elle avait repris le contrôle de son corps, mais à nouveau elle fut incapable de bouger un seul membre. Ainsi, elle ne vit même pas que Kathleen était également attaquée, et n'eut donc même pas l'occasion de penser ne serait-ce qu'à l'aider. Toujours incapable de bouger, elle dut se contenir pour ne pas esquisser le moindre geste qui n'aurait eu d'impact que sur le corps de Kathleen, espérant que quelqu'un allait la sortir de ce pétrin. La situation commençait sérieusement à l'agacer, et elle ne voyait pas comment en sortir par une voie conventionnelle. Alors dès qu'elle serait libérée de cette plante, elle allait employer ses méthodes à elle. Toujours assaillie par l'homme-plante, elle entendit A.V prendre la parole d'une voie étrange, où semblait avoir déserté toute trace de peur, et qui semblait même se repaître de la situation. « Que la partie commence ! » Soudain, l'homme-plante qui se trouvait sur elle fut envoyé sur le côté par un sort de gel lancé par A.V, donc Kathleen. Elle ne tenta même pas de la remercier – même si subsistait une pointe d'étonnement de voir que même elle l'avait aidé – et se tourna immédiatement vers A.V, via le corps de Kathleen. Les hommes-plantes étaient dangereux, certes, mais leur camarade avait une réputation que personne ne pouvait ignorer, et il valait donc mieux se méfier. En soit, ils pourraient se débarrasser rapidement des plantes s'ils s'organisaient, mais ce ne serait pas la même chose avec A.V.

Voyant du coin de l’œil une nouvelle plante se jeter sur Kathleen, elle la fit se replacer dans l'axe et lança un sort de gel, ceux de Kathleen ayant bien fonctionné. Elle était certaine que ces sorts étaient moins efficaces que les siens, et qu'ils ne dureraient peut-être pas dans le temps, mais elle ne voulait plus utiliser de magie noire dans le corps de Kathleen, puisqu'il semblait la repousser du plus profond de ses cellules. Profitant que son propre corps n'était pas attaqué pour le moment, elle gela deux hommes supplémentaires à travers la baguette de Kathleen. Plus que dix. Mais abandonnant un instant les hommes-plantes, elle tourna par réflexe le corps de Kathleen vers A.V, même si le son sortit de sa propre bouche. « Tu t'amuses bien Diederick ? ». Elle ne savait pas quel secret il renfermait, mais elle s'en méfiait encore plus que les hommes-plantes de Durmstrang, et préférait donc le provoquer, quitte à faire face tout de suite à ce qu'il renfermait, et ne pas y être confrontée par surprise. Elle était puissante, mais n'était pas Freya pour autant.